lundi 29 décembre 2014

Le Palais des Ombres de Maxence Fermine

362 pages
2 octobre 2014
Michel Lafon


Paris, dans les années 1960. Nathan, un marionnettiste d'une trentaine d'années, apprend le décès soudain de son père avec lequel il était brouillé depuis plus de vingt ans. Cet ex-romancier à succès au caractère ombrageux lègue à son fils Le Palais des Ombres, une demeure à la sinistre réputation dont tous les propriétaires sont morts dans d'étranges circonstances, ainsi qu'un contrat signé en lettres de sang avec un éditeur sulfureux qui contraint Nathan à livrer un manuscrit dont il n'a jamais entendu parler. Commence alors pour le jeune homme à la vie jusqu'ici plutôt terne une quête incroyable et inquiétante, pour retrouver ce manuscrit qui suscite, semble-t-il, bien des convoitises. Une quête peuplée d'ombres qui révélera de lourds secrets familiaux liés aux heures sombres de l'Occupation. Car Le Palais des Ombres est bien plus qu'une simple maison, il regorge de faux-semblants et de pièges que Nathan devra déjouer pour découvrir sa véritable identité...


De Maxence Fermine, je n'avais pas encore lu plus épais que Billard Blues, alors un gros roman comme celui-là poussait ma curiosité bien loin !!! Et là je dis : "J'aime toujours autant Mr Fermine et j'espère le rencontrer en dédicace" ! J'avais lâché l'auteur par manque de temps, et cette année j'ai eu l'opportunité de lire Le Palais des Ombres, pour mon plus grand bonheur.

Il y a les ingrédients que j'aime, parfaitement distillés sans trop en faire, et le tout donne un résultat subtil, sans aucune lourdeur, sans prétention, sans chercher à entrer dans un roman d'horreur, d'angoisse... Il s'agit là d'une histoire de famille, un règlement de compte, et le tout est amené à nous faire découvrir un homme ayant perdu son père qui se voit attribuer des dernières volontés sur le testament. Il va découvrir qu'il doit garder sa demeure au moins dix ans, mais qu'il doit aussi remettre un manuscrit nommé "Le Palais des Ombres" à son éditeur.

Entre ombres, fantômes, passé, présent, futur, chasse à l'identité, avec suspense, rythme soutenu, secrets, mensonges... C'est le roman parfait pour passer un excellent moment et, pour ma part, terminer mon année littéraire 2014 en beauté !

jeudi 27 novembre 2014

Les mots qu'on ne me dit pas de Véronique Poulain

144 pages
20 aout 2014
Stock


« “ Salut, bande d’enculés ! ”
C’est comme ça que je salue mes parents quand je rentre à la maison.
Mes copains me croient jamais quand je leur dis qu’ils sont sourds.
Je vais leur prouver que je dis vrai.
“ Salut, bande d’enculés ! ” Et ma mère vient m’embrasser tendrement. »

Sans tabou, avec un humour corrosif, elle raconte.
Son père, sourd-muet.
Sa mère, sourde-muette.
L’oncle Guy, sourd lui aussi, comme un pot.
Le quotidien.
Les sorties.
Les vacances.
Le sexe.
D’un écartèlement entre deux mondes, elle fait une richesse. De ce qui aurait pu être un drame, une comédie.
D’une famille différente, un livre pas comme les autres.


C'est le premier livre que je lis dans ce domaine. Véronique Poulain a vécu avec des parents atteints de surdité, alors qu'elle-même entend très bien. Elle nous raconte son quotidien à leurs côtés depuis sa naissance et nous parle aussi d'eux vivant de leur mieux avec ce qui leur manque. J'ai été très attentive à cette lecture car j'ai beaucoup appris de ce que pouvait être la vie avec ce sens en moins et ce que cela peut engendrer autour de soi.

Le récit de l'auteure a un ton très convaincant. Elle réussit très bien à faire passer ses sentiments. Sa vie n'a certes rien de dramatique, mais elle n'est tout de même pas si évidente que cela. Véronique a eu besoin de s'adapter à chaque instant, ou de finir par exploser et rétablir certaines choses que ses parents ne pouvaient pas comprendre. Elle raconte toute cette vie hors du commun avec beaucoup d'humour. Cela donne un charme à ce livre. Mais cela ne pourrait pas plaire à tous. Elle dédramatise le handicap mais rétablit aussi certaines vérités. On peut sentir qu'elle avait besoin de passer par l'épisode "écriture".

Je tiens tout de même à préciser que ce livre n'est pas un témoignage avec de vrais chapitres. Ce sont plutôt des bribes d'histoires, des souvenirs parsemés, et cela peut paraître saccadé pour certains lecteurs. C'est ce qui m'a un peu déplu au bout d'un moment. Il était dur d'abandonner un petit récit pour en entamer un autre, de but en blanc.

Je remercie Anne Sophie de m'avoir fait découvrir ce témoignage. Je l'ai trouvé vraiment très intéressant et il représente  un domaine que je ne connaissais que trop peu, comme la majorité des gens.



Ce livre fait l'objet d'un challenge organisé avec ma partenaire de blog Anne Sophie.


mardi 28 octobre 2014

Fais-le pour maman de François-Xavier Dillard

 
283 pages
13 mars 2014
Fleuve Noir


Au début des années 70, Sébastien, 7 ans, vit seul avec sa mère et sa sœur adolescente, Valérie. Leur mère arrive tant bien que mal à joindre les deux bouts, malgré ses deux emplois qui lui prennent tout son temps et toute son énergie. Une dispute de trop avec sa fille qui dégénère, et c’est le drame familial. Valérie survivra à ses blessures mais la police ne croit pas à la version de la mère accusant son petit garçon d'avoir blessé sa soeur. La mère prendra 5 ans de prison. Des années plus tard, et grâce à ses parents adoptifs, Sébastien mène une vie « normale », alors que sa sœur vit dans un institut spécialisé et que sa mère n’est jamais reparue après sa sortie de prison. Sébastien est devenu un père et un médecin exemplaires. Jusqu'à de mystérieux décès d’enfants parmi ses patients et avec eux, le retour funeste des voix du passé...




C'est un véritable roman coup de cœur ! Je n'ai eu aucune peine à me lancer dans cette aventure, et tout ce que l'on s'imagine devient de plus en plus tordu au fur et à mesure des pages !

Sébastien, notre héros, est sorti d'une enfance perturbée. Il a subi de forts traumatismes quand il était petit, avec sa mère et sa sœur. Il a réussi à s'en sortir tant bien que mal et a embrassé la carrière de médecin. Son chemin finit par croiser celui de Claire, une commissaire fraîchement arrivée dans sa ville. Mais nous aurons toute l'histoire qui va tourner autour de ce fameux drame, alors qu'il n'avait que 7 ans. Quand il a dû avouer à la police qu'il avait poignardé sa sœur. Et qu'il en est arrivé à changer de position en se libérant d'un gros poids... dire qu'en réalité c'était sa mère qui avait produit le geste... "fais-le pour maman"...

Ce livre est rempli de cruauté, de mélancolie, de tristesse, d'angoisse, et le tout est mené tambour battant. Il n'y a aucun temps mort et c'est justement ce qui fait toute l'efficacité et le rythme de l'histoire. J'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire, les différents personnages, et je mets un point d'honneur sur la fin. J'en rêve encore...

Bravo à Mr Dillard. C'est très bien écrit et le cœur du lecteur n'est en rien épargné. Et maintenant j'ai grande envie de me lancer tête baissée dans son précédent roman !



Ce livre fait l'objet d'une lecture commune avec ma partenaire de blog.
L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => Fais-le pour maman


http://lesevasionsdekreen.blogspot.fr/p/ma-partenaire-de.html

mercredi 15 octobre 2014

De si jolies ruines de Jess Walter

455 pages
21 août 2014
Fleuve Editions


Avril 1962. La jeune actrice Dee Moray accoste dans le village de Porto Vergogna, en Italie, une douzaine de maisons blotties dans les replis d'une falaise. Elle est accueillie par le propriétaire de l'unique hôtel-pension, un homme au grand coeur et aux rêves de grandeur, ébloui par la beauté de cette starlette fraîchement débarquée du tournage mouvementé de Cléopâtre. Arrivent bientôt dans son sillage le légendaire Richard Burton et un jeune loup de la production.
Puis entrent dans la danse un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, névrosé et alcoolique, une assistante de production idéaliste, un chanteur- compositeur en perdition... Des êtres aux prises avec les bonheurs, les drames, les surprises, les désillusions et les hasards de la vie. Tous ont des rêves auxquels ils se cramponnent, et ils ont beau venir d'horizons différents, leurs destins vont se croiser inexorablement, même si tous l'ignorent encore...



Je trouve que ce livre est bien construit. Jess Walter nous entraîne dans le monde artistique avec différents protagonistes. Il tisse même son roman autour de l'histoire entre Richard Burton et Elizabeth Taylor. Pour les lecteurs qui les ont connus à cette époque, c'est très attrayant ! D'autant plus qu'on ne se sent pas abandonné dans quelque chose de fade. Tout y est pour intriguer et tenir le lecteur par le bout du nez.
Nous sommes partagés entre des moments des années 60 et plus récents, entre l'Italie et les Etats-Unis. Nous faisons la rencontre d'un aubergiste nommé Pasquale Tursi et d'une actrice, Dee Moray, mise de côté de façon peu conventionnelle. Ce sont mes personnages préférés. Ils apportent une profondeur dans ce roman qui ne laisse pas indifférent. A ceux-là vont s'ajouter un producteur cinématographique et son assistante, qui viennent pimenter le tout.
Ce livre est en effet bien construit avec ses allers-retours passé/présent, j'ai apprécié l'histoire et la tournure qu'elle prend. Mais je n'ai rien ressenti de particulier en le terminant. J'ai fermé le livre et eu envie de passer à autre chose. C'est tout. Même s'il fait plus de 450 pages. Je qualifierai ce livre d'intéressant, si  l'on aime le cinéma (car il prend une très grande place dans l'histoire) mais pas inoubliable...




vendredi 10 octobre 2014

Sauf quand on les aime de Frédérique Martin

221 pages
14 août 2014
Editions Belfond


Claire, Juliette et Kader ont un peu plus de vingt ans, et la vie les a déjà malmenés. Dans un contexte peu accueillant, ils se sont adoptés et ont fabriqué ensemble une nouvelle famille. L'arrivée de l'indomptable Tisha et les tourments enflammés de monsieur Bréhel vont tout bousculer. De Toulouse à Tunis, pris entre amour et amitié, ils se frôlent et se heurtent, mais tentent à tout prix de préserver leur tendresse et leur solidarité.
Jusqu'au jour où la violence leur impose la mesure du réel.

Sauf quand on les aime ébauche le portrait d'une jeunesse silencieuse qui peine à se mettre au monde. Une jeunesse meurtrie en quête de liberté et d'avenir, confrontée au défi d'aimer.


D'emblée, je n'ai pu faire autrement que de comparer ce roman à Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda. C'est l'histoire de 4 jeunes avec leurs problèmes. 3 d'entre eux vivent en colocation (c'est un peu ce qui m'a donné envie de lire ce livre à la base) et la quatrième va être repêchée à la suite d'une agression dans un métro. C'est d'ailleurs cette scène qui commence le roman. Et cela donne une certaine accroche car on peut difficilement rester insensible à un tel moment d'appel à l'aide.

Ici, on entre dans le vif de la vie de chaque protagoniste, en y ajoutant un voisin retraité qui n'a d'yeux que pour une de ses voisines, qui n'a encore rien remarqué. Ca sent bon l'amour, l'amitié, la douceur. La solidarité est de mise, et l'on passe un bon moment de lecture jusqu'au coup de massue que nous, lecteurs, allons prendre. Et malheureusement, le drame qui s'y passe n'est pas un cas isolé, et cela montre toute la violence à laquelle tout homme peut être confronté chaque jour, à n'importe quel moment.

C'est une lecture agréable, même si l'on se rend compte qu'avoir un peu plus de temps pour mieux connaître les personnages aurait été bienvenu. Comme dans le roman d'Anna Gavalda. On avait le temps de savourer la vie avec eux.


L'expédition tome 1 - Le lion de Nubie de Marcelo Frusin et Richard Marazano

56 pages
2 février 2012
Editions Dargaud


Peu après la conquête de l'Égypte, une centurie romaine découvre une embarcation à la dérive. À bord, le cadavre d'un homme noir portant des documents dans une langue inconnue, et de bijoux en métaux rares et des pierres précieuses, dont l'ouvrage magnifique évoque l'existence d une civilisation riche et puissante. Le centurion Caïus Bracca ne pouvant pas monter d'expédition officielle, il organise la désertion de dix hommes et les envoie, sous les ordres de Marcus Livius, à la recherche de cette civilisation inconnue de Rome. Seuls trois d'entre eux parviendront effectivement aux portes de ce royaume fabuleux, et Marcus Livius sera le seul à en revenir pour raconter leur incroyable aventure.


J'aime beaucoup les BD mais malheureusement elles ont tendance à ne pas faire le poids par rapport à ma pile de romans à lire... Mais j'ai réussi à trouver de l'engouement pour celle-ci car je trouvais la couverture très belle et l'histoire m'intéressait beaucoup !
L'Egypte et La Rome Antique sont au centre de ce premier volume, et cela contribue à la réalisation de dessins très esthétiques et soignés, qui m'ont tout de suite attiré l'oeil. Et, au sortir de cette lecture, autant je trouve que l'histoire met du temps à se mettre en place (heureusement qu'il y a plusieurs tomes), autant j'ai été captivée par la beauté des dessins. C'est tout à fait le style que j'aime, mes yeux se sont donc régalés !
L'histoire se met donc doucement en place mais offre un début d'intrigue qui donne envie d'en savoir plus. J'espère juste que la suite aura plus de consistance. Je sais déjà que je vais me la procurer !