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dimanche 18 janvier 2015

Barbe Bleue d'Amélie Nothomb

180 pages
22 août 2012
Albin Michel


La colocataire est la femme idéale.




J'ai retrouvé là l'Amélie qui m'a conquise il y a quelques années. Certes ce n'est pas l'un de ses meilleurs romans, mais le style incisif et vivant de son écriture est toujours présent, et ça j'adore !

Ici elle met au goût du jour l'histoire de Barbe Bleue. Je ne pourrai pas comparer car je ne l'ai malheureusement pas lu, mais j'ai trouvé un bref résumé qui m'a permis de mieux comprendre le pourquoi de cette histoire tordue. Il m'a tout de même manqué l'ironie, le revirement de situation, le petit truc qui me fait dire "Wouah elle est vraiment forte" comme cela m'est souvent arrivé avec ses romans. L'histoire reste tout de même intéressante à lire par son originalité. Il faudra juste aimer les dialogues à gogo...

Le premier tiers m'a fait me demander où tout cela allait nous mener, le deuxième a enfin retenu mon attention car on comprend mieux où nos 2 protagonistes - Saturnine, la nouvelle colocataire et Don Elemirio, l'homme qui a tué ses 8 précédentes colocataires - nous emmène avec toutes leurs questions/réponses, et le troisième amène au dénouement pas si attendu que ça, mais néanmoins simple, peut-être trop simple justement.

Etant une grande fan Nothombienne des premières années, je peux tout de même vous recommander Barbe Bleue. Il faut juste mettre dans un coin de sa tête que son grain de folie a bel et bien disparu.


Ce livre fait l'objet d'une lecture commune avec ma partenaire de blog.
L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => Barbe Bleue



jeudi 27 novembre 2014

Les mots qu'on ne me dit pas de Véronique Poulain

144 pages
20 aout 2014
Stock


« “ Salut, bande d’enculés ! ”
C’est comme ça que je salue mes parents quand je rentre à la maison.
Mes copains me croient jamais quand je leur dis qu’ils sont sourds.
Je vais leur prouver que je dis vrai.
“ Salut, bande d’enculés ! ” Et ma mère vient m’embrasser tendrement. »

Sans tabou, avec un humour corrosif, elle raconte.
Son père, sourd-muet.
Sa mère, sourde-muette.
L’oncle Guy, sourd lui aussi, comme un pot.
Le quotidien.
Les sorties.
Les vacances.
Le sexe.
D’un écartèlement entre deux mondes, elle fait une richesse. De ce qui aurait pu être un drame, une comédie.
D’une famille différente, un livre pas comme les autres.


C'est le premier livre que je lis dans ce domaine. Véronique Poulain a vécu avec des parents atteints de surdité, alors qu'elle-même entend très bien. Elle nous raconte son quotidien à leurs côtés depuis sa naissance et nous parle aussi d'eux vivant de leur mieux avec ce qui leur manque. J'ai été très attentive à cette lecture car j'ai beaucoup appris de ce que pouvait être la vie avec ce sens en moins et ce que cela peut engendrer autour de soi.

Le récit de l'auteure a un ton très convaincant. Elle réussit très bien à faire passer ses sentiments. Sa vie n'a certes rien de dramatique, mais elle n'est tout de même pas si évidente que cela. Véronique a eu besoin de s'adapter à chaque instant, ou de finir par exploser et rétablir certaines choses que ses parents ne pouvaient pas comprendre. Elle raconte toute cette vie hors du commun avec beaucoup d'humour. Cela donne un charme à ce livre. Mais cela ne pourrait pas plaire à tous. Elle dédramatise le handicap mais rétablit aussi certaines vérités. On peut sentir qu'elle avait besoin de passer par l'épisode "écriture".

Je tiens tout de même à préciser que ce livre n'est pas un témoignage avec de vrais chapitres. Ce sont plutôt des bribes d'histoires, des souvenirs parsemés, et cela peut paraître saccadé pour certains lecteurs. C'est ce qui m'a un peu déplu au bout d'un moment. Il était dur d'abandonner un petit récit pour en entamer un autre, de but en blanc.

Je remercie Anne Sophie de m'avoir fait découvrir ce témoignage. Je l'ai trouvé vraiment très intéressant et il représente  un domaine que je ne connaissais que trop peu, comme la majorité des gens.



Ce livre fait l'objet d'un challenge organisé avec ma partenaire de blog Anne Sophie.


mardi 28 octobre 2014

Fais-le pour maman de François-Xavier Dillard

 
283 pages
13 mars 2014
Fleuve Noir


Au début des années 70, Sébastien, 7 ans, vit seul avec sa mère et sa sœur adolescente, Valérie. Leur mère arrive tant bien que mal à joindre les deux bouts, malgré ses deux emplois qui lui prennent tout son temps et toute son énergie. Une dispute de trop avec sa fille qui dégénère, et c’est le drame familial. Valérie survivra à ses blessures mais la police ne croit pas à la version de la mère accusant son petit garçon d'avoir blessé sa soeur. La mère prendra 5 ans de prison. Des années plus tard, et grâce à ses parents adoptifs, Sébastien mène une vie « normale », alors que sa sœur vit dans un institut spécialisé et que sa mère n’est jamais reparue après sa sortie de prison. Sébastien est devenu un père et un médecin exemplaires. Jusqu'à de mystérieux décès d’enfants parmi ses patients et avec eux, le retour funeste des voix du passé...




C'est un véritable roman coup de cœur ! Je n'ai eu aucune peine à me lancer dans cette aventure, et tout ce que l'on s'imagine devient de plus en plus tordu au fur et à mesure des pages !

Sébastien, notre héros, est sorti d'une enfance perturbée. Il a subi de forts traumatismes quand il était petit, avec sa mère et sa sœur. Il a réussi à s'en sortir tant bien que mal et a embrassé la carrière de médecin. Son chemin finit par croiser celui de Claire, une commissaire fraîchement arrivée dans sa ville. Mais nous aurons toute l'histoire qui va tourner autour de ce fameux drame, alors qu'il n'avait que 7 ans. Quand il a dû avouer à la police qu'il avait poignardé sa sœur. Et qu'il en est arrivé à changer de position en se libérant d'un gros poids... dire qu'en réalité c'était sa mère qui avait produit le geste... "fais-le pour maman"...

Ce livre est rempli de cruauté, de mélancolie, de tristesse, d'angoisse, et le tout est mené tambour battant. Il n'y a aucun temps mort et c'est justement ce qui fait toute l'efficacité et le rythme de l'histoire. J'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire, les différents personnages, et je mets un point d'honneur sur la fin. J'en rêve encore...

Bravo à Mr Dillard. C'est très bien écrit et le cœur du lecteur n'est en rien épargné. Et maintenant j'ai grande envie de me lancer tête baissée dans son précédent roman !



Ce livre fait l'objet d'une lecture commune avec ma partenaire de blog.
L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => Fais-le pour maman


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mardi 30 septembre 2014

Mademoiselle Liberté d'Alexandre Jardin

256 pages
6 juin 2003
Editions Folio


Liberté a dix-huit ans. Elle refuse ce que la plupart des hommes tolèrent : un amour imparfait, sans folie. Horace, le proviseur de son lycée, sait lui aussi vivre la vie : ce furieux ne se repose que dans l'excès. Marié à une épouse professionnelle, il rêve de foncer dans un destin superlatif. Liberté décide de chercher avec lui la perfection : elle ne se contentera pas d'un brouillon de liaison, elle exigera la passion intégrale, portée à son comble, fignolée jusqu'au délire. Ces deux forcenés tenteront un amour idéal. Ils désirent un chef-d'œuvre sinon rien.


Je ne dirai pas que ce livre a été indigeste, mais j'ai vraiment, vraiment eu du mal à avoir envie de tourner les pages tellement j'ai trouvé l'ensemble exaspérant, lourd, déjà lu, rabâché... Et pourtant j'aime la façon de voir et d'écrire d'Alexandre Jardin en général, mais là... NON ! Pourquoi faut-il qu'il revisite encore une fois l'amour parfait ? Avec Fanfan, c'était tellement beau... Là, il gâche tout ce qu'il a mis en place auparavant.

Je n'ai pas particulièrement aimé le langage soutenu qu'il tient tout au long de son écrit. Cela fait pompeux et ça a alourdi ma lecture. Je me suis profondément ennuyée du début à la fin... J'ai même fait une coupure d'une semaine avec un autre livre tellement Miss Liberté m'insupportait. Je l'ai trouvée peste, garce, arrogante, petite pimbêche épicurienne de 18 ans qui croit tout savoir de la vie, de l'amour, des constructions de couples. Oui, son idée de base est intéressante, faire comprendre à un couple qu'ils vont à la dérive. Mais de là à lancer un ultimatum à la femme, avec les consignes pour changer leur vie et rendre le mari heureux, cela m'a donné des boutons ! Vu ma situation, je ne pas pu faire autrement que me sentir à la place de Juliette, la femme qui reçoit les lettres menaçantes de la petite Liberté. Il est clair qu'il faut qu'elle se bouge pour sauver son mariage,mais à sa place j'aurais moi aussi très mal réagi qu'une garce me dise que si je ne fais pas ce qu'elle me dit, elle me pique mon homme. Et qu'en tant que lectrice je sache que c'est une petite lycéenne qui ne connaît ni l'amour ni la vie d'adulte m'a horripilée. La situation telle qu'elle était transposée, avec toutes ses théories sur l'amour parfait et les chefs d'oeuvre, aurait peut-être fonctionné sur moi il y a une quinzaine d'années. Aujourd'hui je ne pouvais que plaindre ce couple qui n'arrive pas à se sauver, et souhaiter que la petite Liberté tombe de haut et ravale ses petites idées d'enfant parfaite.

Là où j'ai jubilé, c'est lorsque Juliette se sent victorieuse en sortant "Je te quitte" au moment où personne ne s'y attend. C'était bien envoyé et cela m'a donné envie de pousser un peu plus la lecture, même si je savais pertinemment que ça ne serait pas mieux... Et arriva le dernier chapitre où je me suis dit "ouf" et "merci Monsieur Jardin d'avoir donné une touche de bon sens pour terminer cette lecture laborieuse".

Je n'ai aimé aucun des personnages. Juliette n'est pas présente dans l'histoire, et ce serait pourtant celle à plaindre. Horace ne sait plus quel genre d'homme il a envie d'être et Liberté va le pousser dans ses retranchements, mais tout cela se retournera contre elle (ouf), ce qui a fini par m'aider à rendre ma lecture un peu plus digeste que les 3/4 passés du roman. Quant à Liberté... C'est l'innocence qui peut plaire aux lecteurs, mais moi... Je n'ai pas pu adhérer à cette histoire à cause de sa personnalité. Cette histoire peut faire réfléchir certains, pour moi ce fut mission impossible de lire une histoire de cette sorte.


Ce livre fait l'objet d'un challenge d'un challenge organisé avec ma partenaire de blog Anne Sophie.

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vendredi 22 août 2014

L'Eté des lucioles de Gilles Paris

221 pages
23 janvier 2014
Editions Héloïse d'Ormesson


" J’ai deux mamans et un papa qui ne veut pas grandir. " Ainsi commence l’histoire de Victor, qui vient d’arriver dans la villégiature familiale du Cap-Martin.

Cet été caniculaire s’annonce sous le signe de l’étrange avec une invasion de lucioles, des pluies sèches et des orages aussi soudains que violents. Du haut de ses neuf ans, Victor a quelques certitudes.

C’est parce que François n’ouvre pas son courrier qui s’amoncelle dans un placard que ses parents ne vivent plus ensemble. C’est parce que Claire et Pilar adorent regarder des mélos tout en mangeant du pop-corn qu’elles sont heureuses ensemble.
Et c’est parce que les adultes n’aiment pas descendre les poubelles au local peint en vert qu’il a rencontré son meilleur ami Gaspard. Pourtant, de nombreuses questions restent sans réponse. 
Pourquoi François refuse-t-il de grandir ? Pourquoi Alicia, son aînée, fugue-t-elle sans arrêt ? Qui était Félicité, la sœur de son père dont on ne parle jamais ? 
Sur l’étroit chemin des douaniers qui surplombe la côte et relie Cap-Martin à Monaco, Victor rencontrera deux jumeaux, Tom et Nathan, qui lui ouvriront les portes d’un monde imaginaire et feront émerger des secrets de famille trop longtemps ensevelis. 
Gilles brosse les de personnages attachants – une ado nonchalante, une maman libraire, un père-enfant – et décrit avec tendresse l’univers poétique du petit Victor. Un roman d’apprentissage sensible et drôle.



L’Été des lucioles fait penser à un beau petit conte. C’est le premier roman de Gilles Paris que j’ai eu l’occasion de lire. Au Pays des Kangourous devrait bientôt suivre dans mon planning, car j’ai lu qu’il était bien meilleur que ce livre-là.

Il faut avoir en soi une âme d’enfant prête à ressurgir pour lire ce roman. Généralement, je n’ai pas de mal à apprécier ce style de narration (un enfant de 9 ans qui raconte), mais cette fois je n’ai pas ressenti grand-chose en lisant ces pages… L’écriture est pourtant belle, mais la contenance des trois-quarts du livre m’a refroidie petit à petit. Je n’ai pas réussi à adhérer à la narration. Un enfant de 9 ans qui parle aussi bien, je ne l’ai pas trouvé plausible (je sais je ne suis pas indulgente) et je me suis très souvent ennuyée, jusqu’aux 40 dernières pages où tout s’imbrique. Là, ce qui a été lu avant devient intéressant ! Mais attendre que le narrateur parle de sa vie, son quotidien, avec un rythme que j’ai trouvé très « plat », je trouve cela bien dommage… Peut-être n’étais-je pas dans de bonnes conditions pour lire une histoire d’enfants, ou peut-être attendais-je un peu plus de rythme comme il a été beaucoup plébiscité par les adultes…

Je ne garderai pas un très grand souvenir de cette histoire, mais uniquement de ce dénouement que j’ai vraiment beaucoup aimé. Cela étant, il est clair que c’est un roman d’apprentissage. Mignonnet.


Ce livre fait l'objet d'une lecture commune avec ma partenaire de blog.
L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => L’Été des lucioles



jeudi 31 juillet 2014

Juste avant le bonheur d'Agnès Ledig

352 pages
2 mai 2013
Albin Michel


Julie, 20 ans, qui élève seule son fils Lulu est caissière dans un supermarché. Elle attire l'attention d'un client, quinquagénaire aisé à nouveau célibataire.

Généreux et désintéressé, Paul invite Julie à passer quelques jours dans sa belle villa de bord de mer en Bretagne. Ils y retrouvent Jérôme, le fils de Paul, qui se remet mal du suicide de sa jeune femme. Gaieté et optimisme reviennent grâce à l'attachante présence du petit Lulu. Mais au retour, c'est le tragique accident de voiture et Lulu meurt après un long coma. Une chaîne de soutien, d'affection et de tendresse se forme autour de Julie. Avec elle, à travers elle, des êtres désemparés tentent de réapprendre à vivre et de saisir une deuxième chance. La force des épreuves surmontées, l'espoir d'un nouvel amour, ainsi qu'une bonne dose d'intelligence et d'humour peuvent réussir ce miracle.



Juste avant le bonheur est une histoire douce, sans grande prétention, qui relate la vie de tous les jours. Des rencontres, des liens qui se créent, des pertes douloureuses de personnes que l’on aimait… Ici, ce sont plusieurs personnes que la vie a écorchée qui vont se trouver, et se recréer un futur. Paul, le plus âgé de tous, a un gros coup de cœur pour une jeune caissière qui est fatiguée de la vie. Venant d’être quitté par sa femme, il a besoin de se sentir utile, et décide de la prendre sous son aile. Puis l’on rencontre son fils, Jérôme, qui lui vient de perdre la sienne. Pour remettre du baume au cœur de tout le monde, Paul va emmener Jérôme, Julie et son fils Ludovic dans sa maison en Bretagne. Cette première partie est douce et prévisible. Jusqu’à ce que la deuxième partie s’enclenche et le mélodrame commence…

L’histoire est assez banale, elle est certes bien racontée, mais tout est très prévisible. Les beaux et bons sentiments sont présents, la tristesse aussi, mais dans ce genre j’ai lu nettement mieux. Je ne me sens pas tout à fait déçue par ma lecture, mais plutôt mitigée… Agnès Ledig a souvent la même façon d’écrire que moi, j’ai retrouvé plusieurs passages qui m’ont rappelé ce que j’écrivais, et ça m’a fait bizarre…

Pour ce qui est des personnages, j’avoue que je les ai tous appréciés. Mais cela n’a pas suffi à me faire aimer ce livre comme tant d’autres lecteurs…

Si vous souhaitez une histoire qui puisse vous montrer le sens de la vie, vous donner envie de sourire et de pleurer, vous aurez votre compte avec ce roman. Et vous serez peut-être plus en phase que moi avec tout ce qui s’y passe…


Ce livre fait l'objet d'un challenge organisé avec ma partenaire de blog Anne Sophie.


mardi 10 juin 2014

Un avion sans elle de Michel Bussi

570 pages
7 mars 2013
Editions Pocket


Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l'identité de l'unique rescapé d'un crash d'avion, un bébé de trois mois ? Deux familles, l'une riche, l'autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée Libellule. Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l'affaire, avant d'être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête. Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu'à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante jusqu'à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu'un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ?


J’ai découvert Michel Bussi avec Un avion sans elle. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’en avais entendu tellement de bien… J’ai longtemps cru que je m’ennuierai ferme jusqu’à la fin de l’histoire, qui pourtant commençait bien. Au bout de 200 et quelques pages, je me suis sérieusement mise à douter de l’efficacité de ce roman…  Mais j’ai revisité mon opinion avec le dénouement des 50 dernières pages, qui m’ont permis d’oublier ma lassitude antérieure.

Et pourtant… Je croyais que j’allais être aussi déçue que pour Derrière la haine de Barbara Abel où j’avais trouvé le dénouement avant même la moitié du livre (et encore… presque dès le début je dirais). Mais cette fois, même si je me suis doutée de certaines choses, qui se sont révélées juste, il y a une chose qui m’est tombée dessus sans que je m’en rende compte ! Et ça, j’aime ! Et pourtant, je m’en suis fait des scénarios dans ma tête, mais je n’avais pas pensé à CA.

Gros bémol quand même, nous faire mariner avec certaines descriptions qui plombent l’histoire plus qu’autre chose. C’est quand même dommage, surtout que le livre est très étoffé et qu’il n’y avait pas besoin de nous emmener dans des histoires, avec le fameux carnet de Crédule Grand-Duc, dont on n’a que faire. Bon, je n’allais tout de même pas abandonner ma lecture, je voulais savoir si mes théories étaient justes.  Au total, cela doit être 200 pages de trop pour un livre de poche qui s’approche des 600 pages.
  
Concernant les personnages, aucun ne m’a réellement touchée, peut-être que Malvina était le plus attendrissant de tous… Mais honnêtement je les ai tous appréciés de la même façon, sans coup de cœur particulier.

Pas déçue tout de même de cette histoire rondement menée, après les grosses longueurs du milieu je me suis vraiment prise dans le jeu et j’ai réellement apprécié l’écriture, les idées et l’imagination de Michel Bussi. Et je sais que je lirai ses autres romans.


Ce livre fait l'objet d'une lecture commune avec ma partenaire de blog.
L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => Un avion sans elle


vendredi 23 mai 2014

Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

160 pages
18 septembre 2013
Delcourt


Pour échapper à la condamnation qui le menace après avoir été jugé déserteur lors de la Grande Guerre, Paul Grappe, marié à Louise Landy, se travestit en femme et devient Suzanne Landgard. Pendant dix ans, il pousse la dissimulation et le changement d'identité au-delà des genres, prenant plaisir à la bisexualité, l'échangisme ou au proxénétisme occasionnel. Et Louise qui suit. Fidèle. Jusqu'à commettre l'irréparable.


Mauvais genre ou comment se rendre compte que la BD m’a beaucoup manqué ! Oh oui j’ai aimé, mais cela faisait 2 ans au moins que je n’avais plus lu de bande dessinée. Alors plonger dans cette histoire fut un pur bonheur, tant au niveau graphisme qu’au niveau synopsis. Et le tout sous fond de Première Guerre Mondiale et des Années Folles, époques que j’aime beaucoup lire.

Attention, ce livre est assez particulier : l’histoire est directe, les images parfois assez crues, les thèmes abordés peuvent être tabous pour certains lecteurs. En ce qui me concerne, je n’ai vraiment rien à redire. Je n’ai pas eu le coup de cœur et pourtant tout m’a plu dans cette centaine de pages. La lâcheté y est très bien abordée, mais devenir déserteur doit être une décision difficile à prendre. Et voir ses compatriotes mourir sous ses yeux encore pire… Il émane de ces pages dureté, douceur, sensibilité, froideur, violence, compassion, folie… Tout ce que la guerre peut inspirer à ces hommes qui n’ont rien demandé et ces femmes qui doivent vivre, survivre à tout ce malheur…

Je me demandais réellement où toute cette histoire allait aboutir. Je n’ai rien pu imaginer du déroulement (et je n’avais que vaguement lu le résumé, comme je commence à faire de plus en plus souvent, pour éviter de tout connaître avant d’avoir lu) et je dois avouer que l’évolution des personnages, jusqu’à la folie, m’a profondément touchée. Et comme à chaque fois que je lis quelque chose sur la guerre, je reste pensive encore quelques heures durant.

Je suis bien contente que cette bande dessinée ait obtenu un prix. C’est mérité. 


Ce livre fait l'objet d'un challenge organisé avec ma partenaire de blog Anne Sophie.



mardi 29 avril 2014

Running Man de Stephen King

259 pages
19 avril 1988 (pour cette édition)
Albin Michel


Premier quart du 20ème siècle. La dictature s’est installée aux États-Unis. La télévision, arme suprême du nouveau pouvoir, règne sans partage sur le peuple. Une chaîne unique diffuse une émission de jeux suivie par des millions de fans : c’est « La Grande Traque ». Ben Richards, un homme qui n’a plus rien à perdre, décide de s’engager dans la compétition mortelle.

Pendant trente jours il devra fuir les redoutables « chasseurs » lancés sur sa piste et activement aidés par une population encouragée à la délation. Tous les moyens sont bons pour éliminer Ben Richards…

Dans ce livre terrifiant, le maître incontesté du suspense, le grand écrivain américain Stephen King, alias Richard Bachman, nous fait vivre cette diabolique course contre la mort sans nous laisser un instant de répit. Fascinant.


L’histoire part sur les chapeaux de roue. Et ça, j’aime ! Stephen King a eu du flair pour son roman d’anticipation ! Il nous expose clairement une émission de téléréalité, en ce temps-là nommé simplement « jeu télévisé », alors que ce roman date du début des années 80. Tout y est pour plaire. Un homme en total désarroi face à sa femme qui essaie de gagner de l’argent en se prostituant pour soigner leur fille de dix-huit mois très malade. Il se décide à passer outre le chômage et tente sa chance dans ce jeu où il pourrait gagner une certaine somme leur permettant de sauver son enfant. Mais il entre dans une spirale qui le mènera à une fin inévitable. Et, sadiques que nous sommes, cette entrée en matière nous donne vraiment envie de continuer à lire, page après page.

Mais là où beaucoup ont eu le cœur qui a palpité, le mien s’est essoufflé. L’ampleur que l’histoire prend n’est pas du tout celle que je m’étais plus ou moins imaginée. Connaissant Stephen King et son imagination débordante, je m’attendais à des situations foldingues et un final explosif. Eh bien… on y repassera ! Je n’ai absolument pas trouvé mon compte habituel. Tout s’amorce comme une histoire normale au final, notre « héros » très bourrin et vulgaire offrira le spectacle que la chaîne télévisée souhaitait, et même au-delà ! Il y aura de la course-poursuite, mais somme toute assez « banale » si je peux me permettre… Rien d’énorme, rien d’étonnant. Pas de revirement de situation, tout file, tout reste simple, et ma déception s’est installée au fil des scènes. J’ai lu du Stephen King et du Richard Bachman nettement plus prenant, mieux ficelé, plus surprenant ! Et pourtant, j’ai foncé tête baissée durant près de la moitié du roman, tellement le début me plaisait.

C’est donc sur de la frustration, un final bien loin de mes attentes, sans aucune touche de surprise, aucun coup de théâtre, que j’ai terminé ma lecture plutôt fade. Réellement un des moins bons de l’auteur en ce qui me concerne…


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L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => Running Man



dimanche 30 mars 2014

Le liseur de Bernhard Schlink

249 pages
23 février 1999
Folio


A l'âge de quinze ans, Michaël – le narrateur – découvre l'amour dans les bras d'Hanna, une voisine de vingt ans son aînée ; pendant six mois, il la rejoint tous les jours et partage avec elle plaisirs de la chair et moments de lecture. Mais sa maîtresse, personnage secret, disparaît un jour mystérieusement. Sept ans plus tard, Michaël la retrouve par hasard, alors qu'il assiste à un procès pour crime de guerre, où elle figure au banc des accusés ; il découvre à cette occasion un fait qui pourrait atténuer sa condamnation, mais choisit de n'en rien dire, par respect pour celle qui a marqué si profondément sa vie. Il renouera leur relation au cours des dix-huit années d'incarcération de celle qu'il comprend enfin un peu mieux. 


Déjà, je me félicite d’avoir oublié depuis longtemps la quatrième de couverture. Car, il faut bien le dire, la quasi-totalité de l’histoire y est résumée. Je me suis souvenu du principal, et bien m’en a pris !

J’ai découvert un récit tout en sensibilité, tout en finesse d’un homme qui découvre la vie à travers sa rencontre avec Hanna, femme plus âgée que lui, à l’époque âgé de quinze ans. Il en sera chamboulé, comme si sa vie ne dépendait que d’elle. Jusqu’au jour où il sera obligé de grandir et vivre sans cette présence, sans cette drogue qu’elle était devenue. Car elle s’en ira du jour au lendemain, sans laisser de trace derrière elle. Et notre jeune homme devra panser ses blessures seul… Jusqu’au jour où il la reverra, dans des circonstances bien inattendues… Et là il comprendra quelque chose à son sujet. Et cela rendra cette femme plus humble qu’on ne l’aurait pensé. Loin de nous l’image de la femme-manipulatrice qu’elle dégageait, même si l’on se doutait déjà depuis longtemps de la révélation. On souffrira avec Michaël, mais aussi avec Hanna. Voir leur vie si différente, et que tout finisse par les séparer, c’est dur et triste.

Triste comme le dénouement, auquel je ne m’attendais pas, et mon cœur fut déchiré en lisant les quelques lignes…

Un jeune homme qui tombe éperdument amoureux d’une femme de la trentaine, qui se met à lui lire des romans, qui la perd puis la retrouve dans une situation désespérée… Tout ça sous fond historique, l’époque qui me touche toujours autant, sans que l’on soit totalement envahi par cette guerre lors de notre lecture. Il va sans dire que j’ai vraiment aimé cette histoire tout en émotion. Et je la recommande fortement.


Ce livre fait l'objet d'un challenge organisé avec ma partenaire de blog Anne Sophie.


mercredi 26 février 2014

Zazie dans le métro de Raymond Queneau

181 pages
1er trimestre 1970
Le Livre de Poche


- Zazie, déclare Gabriel en prenant un air majestueux trouvé sans peine dans son répertoire, si ça te plaît de voir vraiment les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, je t'y conduirai.

- Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m'intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con.

- Qu'est-ce qui t'intéresse alors ?
Zazie répond pas.
- Oui, dit Charles avec une gentillesse inattendue, qu'est-ce qui t'intéresse ?
- Le métro. 



Je suis assez abasourdie par ce que j’ai lu… Je faisais une très drôle et belle rencontre, celle de Zazie. Le premier tiers envisageait une sacrée histoire et de la folie pure. La langue française est triturée dans tous les sens, et j’ai souri ou ri en comprenant le sens réel de certains mots « revisités ». Mais j’ai finalement vite déchanté. La vitesse avec laquelle les choses s’installent au début est en réalité tout ce qui va se passer. Le reste stagne, ce sont des dialogues trop vite enchaînés, avec le jargon à déchiffrer sans cesse. L’affluence de (trop de) protagonistes est là, et j’ai fini par en perdre le fil.

Passé le premier tiers, tout le reste ne fut que déception. Bien que le style d’écriture soit rare et ajoute une bonne touche d’humour, quelque peu grossier certes mais pas forcément choquant, le reste est un enchaînement de… pas grand-chose. Moi qui voulais le lire depuis une dizaine d’années, j’en ressors avec aucun sentiment positif.

Zazie ? Oui on parle d’elle, mais elle est le centre de l’histoire principalement au début. Après… elle devient trop secondaire et c’est assez étonnant. On va dire qu’elle rassemble tous les personnages. Tout se brode autour d’elle. Mais elle n’est pas le personnage le plus représentatif du roman. D’ailleurs, il n’y en a aucun.

Le métro ? En grève tout le long du roman, il ne fait quasi jamais apparition dans le texte. Au début, à la fin, et voilà.

Zazie dans le métro ? Oui, on peut dire aux premières pages du livre et aux toutes dernières, mais je ne vois pas du tout en quoi le titre peut être un tantinet représentatif de l’histoire. Je m’attendais vraiment à tout autre chose.

Et les quelques dernières pages… Un dénouement pas convaincant du tout. Je suis totalement passée à côté de cette lecture…


Ce livre fait l'objet d'une lecture commune avec ma partenaire de blog.
L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => Zazie dans le métro