jeudi 20 septembre 2012

Coup de Coeur : Un manuscrit à suivre de près, en espérant son édition !


Il existe des manuscrits qui nous indiffèrent, d'autres qui nous scandalisent. Et il y en a qui retiennent tellement notre attention qu'il nous est impossible de nous dire qu'il ne sera pas édité. Cela m'est arrivé hier soir avec la lecture "intense" d'un manuscrit que j'ai dû lire en une journée tellement je voulais connaître la fin. Et, en tournant les pages et en étant toujours aussi admirative de ce texte, de cette histoire, j'espérais que l'auteur réussirait à donner une fin digne à son roman. Elle fut assez étonnante, pas du tout comme je l'aurais imaginée, mais elle fut vraiment intéressante et je félicite l'homme derrière tout ça.

On entre dans une histoire bien triste et très dure. On entre dans la vie d'un sans-abri nommé Simon, qui vit dans une décharge sauvage avec d'autres sans-abris. L'auteur ne nous donne aucun indice temporel ni aucun espoir de situer les âges de chacun dès le début. C'est petit à petit que tout se met en place. Simon ne se souvient plus de sa vie d'avant, comment il a atterri dans cette sinistre vie. Rien qu'à repenser à toute son histoire, ça me fout les frissons... !!!

Je vous cite les premières lignes :
" Jude est mort ce matin.
Deux semaines, que ses râles et ses cris nous empêchaient de dormir. Il fallait bien que cela cesse. 
Oui, il le fallait bien.
Jude est mort ce matin.
C'est ainsi et personne ne peut ni ne pourra jamais le contredire.

Il ne pouvait plus rien avaler, ni boire depuis des jours. Il était devenu si maigre, que lorsque le vent de l'océan se levait, la moindre rafale semblait pouvoir l'emporter loin d'ici.
Peut-être aurait-il aimé se soulever dans les airs comme une feuille rouge feu retardataire et nonchalante. Peut-être.
Peut-être aurait-il aimé rejoindre ainsi la ligne d'horizon, esseulé et léger pour s'évanouir dans un effacement progressif jusqu'à devenir transparent et illusion. Peut-être.
Et nous, immobiles et lourds, nous l'aurions observé avec bienveillance se dissoudre dans l'air, sans heurt et sans chaos. Innocents.
Peut-être l'aurait il voulu ainsi.
Peut-être.
Mais c'est autrement que cela s'est passé.

Jude est mort ce matin.
Il serait mort quoiqu'il en soit. Tôt ou tard. Aujourd'hui ou demain. Quelle importance ? Qui s'en soucie ?

Jude est mort ce matin entouré des siens.
Nous autres, les pouilleux, les voleurs, les crasseux, les mendiants, la cohorte de cloportes qui erre dans les rues, couverts de teignes et de tiques, dans des frocs sales et déchirés. Nous, la bande de la décharge. La bande de Jésus."

Je vais guetter la suite de l'aventure de ce roman, en espérant de tout coeur son édition, et je viendrai poster les nouvelles ici quand j'en aurai.

Ah oui, je vais au moins vous donner le titre (je ne pense pas qu'il puisse être changé) :

"Du haut de la décharge sauvage"




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