mercredi 17 juillet 2013

La vie sexuelle des cannibales de J. Maarten Troost

416 pages
26 avril 2013
Editions FOLIO



On s'amuse ferme en découvrant l'histoire vraie de ces deux années de séjour, aussi épouvantables qu'hilarantes, aux îles Kiribati, petite nation perdue au fin fond du Pacifique Sud - qui pourrait bien être le pire endroit du monde. A vingt-six ans, Maarten Troost - qui s'ingéniait à différer son entrée dans la vie active en accumulant les diplômes universitaires inutiles, avant d'enchaîner les boulots intérimaires - décide de partir pour Tarawa, un lointain atoll du Pacifique, capitale de la république des Kiribati. L'idée de tout laisser tomber et de s'en aller au bout du monde paraît d'un romantisme échevelé à ce jeune homme déboussolé, mais incapable de tenir en place. Comme quoi, tout le monde peut se tromper. La vie sexuelle des cannibales retrace l'épopée désopilante qui commence dès que Troost découvre que Tarawa n'est pas le paradis tropical dont il rêvait. Passant d'une mésaventure cocasse à la suivante, il doit faire face à une chaleur inexorable et étouffante, à tout un assortiment de bactéries meurtrières, à une mer polluée, à des poissons toxiques - le tout dans un pays où la seule musique que l'on peut entendre, à des kilomètres à la ronde, n'est autre que 'La Macarena '. Avec son amie, la vaillante Sylvia, ils vont passer leurs deux années à se battre contre des fonctionnaires gouvernementaux incompétents, contre toutes sortes de créatures d'une taille inquiétante, contre les caprices de l'électricité locale et contre des choix alimentaires plus que limités (sans parler de la consternante 'crise de la bière ') ; et à s'accommoder, aussi, d'un étrange assortiment de personnalités du cru, parmi lesquelles figurent 'Semi-Fredo ', dont les facultés mentales ont été quelque peu diminués par les abus de substances variées, et le poète lauréat autoproclamé du pays (un Britannique plus porté sur les verres, petits et grands, que sur les vers) .Avec La vie sexuelle des cannibales, Maarten Troost nous offre un des récits de voyage les plus originaux et les plus drôle de ces dernières années - un récit qui permettra au lecteur de mieux apprécier certains produits courants de la vie moderne, le café, les douches à volonté ou la presse à scandale, par exemple. Et qui pour une fois le laissera soulagé d'avoir vécu cette aventure par procuration. 


Roman très original, aux personnages attachants, et honnêtement j’aurai plaisir à le relire !

Quoi de plus incroyable que de s’installer sur un atoll en penser mener une vie de rêve durant les deux ans de travail imposé de sa femme ! Tout le monde voudrait saisir une telle chance ! Notre auteur et sa future-femme l’ont fait ! Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises… Ils vont apprendre beaucoup de choses à leurs dépens. Ils vont devoir gérer une vie dépourvue de tout ce qu’ils avaient connu dans la civilisation américaine. Le manque d’eau, une chaleur constante et atroce, la mer totalement dégoûtante, des coutumes assez atypiques, La Macarena comme unique chanson sur toute l’île… Ils vont avoir de grosses difficultés d’adaptation. Mais ce que j’aime dans ce livre, c’est qu’au bout d’un certain temps, il y a revirement de situation. Ils parviennent à vivre au quotidien, et non plus survivre. La personne qui était avant eux a quitté l’île dans un piteux état, en essayant de les mettre en garde. Du coup, on pense fortement que nos héros vont déprimer jusqu’à supplier de retourner dans leur vraie vie. Mais cela ne se passera pas comme ça.

Il y a une vraie force dans ce récit autobiographique. J’ai vraiment beaucoup aimé. Contrairement à pas mal de lecteurs, je ne me suis cependant pas surprise à rire, mais sourire vraiment très très souvent.

Le dénouement de l’histoire m’a rendue admirative, je n’en attendais pas autant, et cela a rendu mon impression encore plus positive.

Quant à l’épilogue… Il fallait absolument qu’il y figure ! Ces 16 dernières pages furent un réel bonheur, et j’ai laissé un rire s’échapper, rien que cette fois.

J’ai grandement envie de découvrir les autres romans de cet auteur. La narration est excellente (tout comme la traduction à mon sens), on se sent complètement immergé dans les situations, et sa façon de décrire ses sentiments et ceux de sa femme… c’est ce qui rajoute une touche encore plus humaine à l’ensemble.

Je ne regrette absolument pas ma lecture. Cela n’est peut-être pas arrivé jusqu’au coup de cœur, mais j’ai tout de même vraiment aimé.


Ce livre a été lu dans le cadre de la Masse Critique de Babelio. Je les remercie donc grandement, ainsi que les Editions Folio.




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