dimanche 30 mars 2014

Le liseur de Bernhard Schlink

249 pages
23 février 1999
Folio


A l'âge de quinze ans, Michaël – le narrateur – découvre l'amour dans les bras d'Hanna, une voisine de vingt ans son aînée ; pendant six mois, il la rejoint tous les jours et partage avec elle plaisirs de la chair et moments de lecture. Mais sa maîtresse, personnage secret, disparaît un jour mystérieusement. Sept ans plus tard, Michaël la retrouve par hasard, alors qu'il assiste à un procès pour crime de guerre, où elle figure au banc des accusés ; il découvre à cette occasion un fait qui pourrait atténuer sa condamnation, mais choisit de n'en rien dire, par respect pour celle qui a marqué si profondément sa vie. Il renouera leur relation au cours des dix-huit années d'incarcération de celle qu'il comprend enfin un peu mieux. 


Déjà, je me félicite d’avoir oublié depuis longtemps la quatrième de couverture. Car, il faut bien le dire, la quasi-totalité de l’histoire y est résumée. Je me suis souvenu du principal, et bien m’en a pris !

J’ai découvert un récit tout en sensibilité, tout en finesse d’un homme qui découvre la vie à travers sa rencontre avec Hanna, femme plus âgée que lui, à l’époque âgé de quinze ans. Il en sera chamboulé, comme si sa vie ne dépendait que d’elle. Jusqu’au jour où il sera obligé de grandir et vivre sans cette présence, sans cette drogue qu’elle était devenue. Car elle s’en ira du jour au lendemain, sans laisser de trace derrière elle. Et notre jeune homme devra panser ses blessures seul… Jusqu’au jour où il la reverra, dans des circonstances bien inattendues… Et là il comprendra quelque chose à son sujet. Et cela rendra cette femme plus humble qu’on ne l’aurait pensé. Loin de nous l’image de la femme-manipulatrice qu’elle dégageait, même si l’on se doutait déjà depuis longtemps de la révélation. On souffrira avec Michaël, mais aussi avec Hanna. Voir leur vie si différente, et que tout finisse par les séparer, c’est dur et triste.

Triste comme le dénouement, auquel je ne m’attendais pas, et mon cœur fut déchiré en lisant les quelques lignes…

Un jeune homme qui tombe éperdument amoureux d’une femme de la trentaine, qui se met à lui lire des romans, qui la perd puis la retrouve dans une situation désespérée… Tout ça sous fond historique, l’époque qui me touche toujours autant, sans que l’on soit totalement envahi par cette guerre lors de notre lecture. Il va sans dire que j’ai vraiment aimé cette histoire tout en émotion. Et je la recommande fortement.


Ce livre fait l'objet d'un challenge organisé avec ma partenaire de blog Anne Sophie.


jeudi 27 mars 2014

Comment je vais tuer papa de Carina Bergfeldt

432 pages
5 février 2014
Black Moon


"Suède, Janvier 2010. Deux pieds dépassent de la surface gelée du lac Simsjön, près de la ville de Skövde. Ils appartiennent à Elisabeth Hjort, une jeune mère de famille. Trois autres femmes (deux journalistes et un inspecteur de police) s’intéressent de près à l’affaire. Trois femmes qui doivent affronter leurs propres démons. Parmi elles, l’une s’apprête à commettre un meurtre à son tour, à tuer celui qui a fait de sa vie un enfer : son propre père. Mais laquelle des trois est-elle ? "


Nous voilà face à trois femmes potentiellement capables de réaliser cet acte. J’ai commencé à cerner la bonne personne bien longtemps après le début du livre. Les indices ne sont pas parsemés comme on pourrait le penser. Deux histoires sont menées en parallèle. Découvrir l’assassin d’une femme retrouvée morte et suivre l’héroïne dans ses réflexions, à savoir : trouver le lieu, le jour, la manière de tuer son père. Ce père si violent avec elle, son frère et sa mère. Verbalement généralement pour les enfants, physiquement pour la mère. Cet homme ignoble qui, après avoir été quitté par sa femme, a refait sa vie et eu d’autres enfants. Et ce qui s’est produit durant tant d’années ne doit plus se reproduire. ELLE se l’est juré et ELLE est prête à se sacrifier pour qu’aucune autre personne ne soit malheureuse comme elle l’a été. Elle fera en sorte de trouver un moyen de ne pas être accusée de ce crime. Mais tout l’un dans l’autre nous amène à nous demander si elle va bien réussir tous ses objectifs. Et notre réponse arrivera à la fin.

Le reste du temps, on apprécie une enquête policière bien menée, qui ne sera pas le plus important dans ce roman mais qui apporte matière et réflexion au sujet de la famille, de la parentalité.

Je ne m’attendais pas du tout à ce style de livre venant des Editions Black Moon. Et j’en suis ravie ! Même si l’on trouve beaucoup de passages de notre héroïne enfant racontant les scènes horribles, ce livre n’est en rien purement ciblé pour les jeunes adultes. Je me suis totalement retrouvée dans cette lecture. Ce que ce père a fait subir à son petit monde est abject et l’on ne peut que comprendre l’envie irrépressible que tout s’arrête et que l’enfant devenu adulte se charge d’en finir avec lui. Le final est vraiment bien écrit, j’ai vraiment ressenti toute l’émotion que l’auteure a voulu transmettre, surtout après avoir lu toutes ces atrocités. Les scènes qui m’ont le plus outrées sont celles du « bang » répétitif dans la salle de bain et celle où le mari retrouve sa femme enceinte dans les commodités. J’ai même envie de dire : âmes trop sensibles s’abstenir.

Je remercie réellement les Editions Hachette/Black Moon de m’avoir permis de lire un tel livre. Je le recommande vivement. Si le résumé vous interpelle, vous intrigue, si vous avez connu ces drames de près ou de loin, si mon avis personnel vous plaît, je ne peux que vous conseiller ce roman. Il se lit très vite, et ne comporte aucun temps mort.


dimanche 23 mars 2014

Le jour où le diable m'a trouvée d'April Genevieve Tucholke

336 pages
12 février 2014
Black Moon


Rien de bien excitant ne se passe jamais dans la petite ville balnéaire où vit Violet White. Jusqu’au jour où s’y installe un certain River West. Dès son arrivée, des choses étranges commencent à se produire dans la ville. Violet s’interroge sur ce garçon qui habite désormais dans l’arrière-cour de chez elle. Est-il seulement un très beau menteur au sourire fourbe et au passé mystérieux ? Ou pourrait-il être plus que cela ? La grand-mère de Violet l’a toujours mise en garde contre le diable, mais elle n’a jamais dit qu'il pouvait avoir l’apparence d’un garçon aux cheveux noirs qui fait des siestes au soleil, aime le café, vous embrasse dans un cimetière... et vous donne envie de l'embrasser en retour. Violet est aveuglée par son charme et perd toute lucidité. Exactement comme le voulait River… La peur du diable ne disparaît que lorsqu’on lui tient la main…


Une petite histoire de diable, pourquoi pas ? Je trouvais le résumé très attrayant, et je suis contente de mon choix ! J’ai passé un excellent moment de lecture, je l’ai lu assez vite, non pas que c’était léger, mais l’histoire est intéressante et bien construite, sans temps mort réel. L’histoire démarre très vite avec l’arrivée de River dans le coin, et les faits paranormaux s’enchaînent. Tout est raconté d’une façon qui m’a beaucoup plu et intriguée, et pour le coup je n’ai pas du tout vu venir le final !

Concernant les personnages, j’ai bien apprécié les tourments de Violet. Elle a beau vouloir repousser ce nouvel arrivant dans sa vie, elle aura une attraction inexplicable pour lui… Ca dépassera l’entendement et elle aura l’impression de jouer avec le bon et le mauvais côté de sa personnalité. River, quant à lui, peut paraître comme quelqu’un de mauvais, il aura pourtant fini par m’intéresser réellement, et je fus ravie de la tournure de la dernière partie de cette histoire. Les autres personnages m’auront un peu moins touchée.

L’auteure a réussi une très bonne intrigue. On penserait l’histoire basique, mais au contraire elle nous fait partir dans un récit très bien fourni, captivant, à l’environnement si particulier… et si typique des films fantastiques que j’aime.

Je lirai la suite avec grand plaisir. Merci beaucoup aux Editions Black Moon de m’avoir permis de lire ce roman.


jeudi 20 mars 2014

La nuit des temps de René Barjavel

393 pages
2 mars 2005 (pour cette édition)
Pocket


Dans l'immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace...

Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ? "La nuit des temps", c'est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d'amour passionné.


Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.



Quelques personnes, hommes ou femmes, m’en avaient beaucoup parlé. Une personne le lisait même régulièrement, c’était son livre de chevet. Et la façon dont elle en parlait… Ca donnait envie. Je ne pouvais pas passer à côté. Et je comprends tout à fait ce sentiment après ma propre lecture.

J’adore ce style, et même si j’ai eu tendance à penser au nouveau genre d’aujourd’hui qu’est la Dystopie, ce roman est tout de même au-delà de tout ce que j’ai lu en matière d’Anticipation et Dystopie. Je trouve qu’il a une fraîcheur particulière. SI le sentiment de se perdre durant les cent premières pages de l’histoire est persistant, il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Ce livre est une pépite dans son genre et il a été développé pour nous mettre face, entre autres, à ce que les humains sont devenus.

L’amour y est un sentiment constant et la façon dont cela a été amené puis raconté tout le long donne toute son importance aux personnages, à l’histoire, au dénouement… Ces gens nous deviennent attachants, et se retrouver devant la fin plutôt inattendue est comme un déchirement…

Je ne pourrai que conseiller à tout le monde de le lire, et si certains trouvent l’histoire « légère » ou « déjà lue », rappelez-vous qu’elle a été écrite en 1968… C’est donc là que j’apprécie encore plus le travail de René Barjavel, et que je classe ce livre dans mes coups de cœur.

lundi 17 mars 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? (42)


Il s'agit d'un rendez-vous initié par Mallou, puis Galleane  a repris le flambeau.

Le principe est simple : Je vous fais part de mes lectures de la semaine passée, celle qui est en cours, et les prochaines prévues. Ensuite, à vous de me faire part des vôtres, ou de commenter les miennes !


Ce que j'ai lu la semaine dernière



Ce que je suis en train de lire



Mes prochaines lectures



Et vous, que lisez-vous ?


dimanche 16 mars 2014

De la rage dans mon cartable de Noémya Grohan

160 pages
15 janvier 2014
Hachette Romans


Quand une expérience de vie traumatisante se transforme en devoir de témoigner et de s'engager. Chaque année en France, un enfant sur dix est victime de harcèlement au collège (chiffres officiels site Agir contre le harcèlement à l’École). Durant ses années de collège, Noémya a subi tout ce qui fait le quotidien des élèves harcelés : les brimades régulières, l’isolement systématique, le poids de la honte, les reproches faits à soi-même de ne pas avoir su réagir aux attaques, l’indifférence du monde enseignant, la perte progressive de confiance, la tentation de tout casser et, combien de fois ! l’envie d’en finir avec cette vie de souffrance. Mais, à côté de la rage qu’elle avait dissimulée « au fond de son cartable », Noémya cachait d'autres ressources qu’aucun harceleur n’était en mesure de détruire : son envie d'agir et son talent littéraire.


Je voulais absolument lire ce livre car je porte beaucoup d’importance aux maltraitances, au harcèlement scolaire. La cruauté des enfants n’a pas toujours des limites, et nous sommes nombreux à en avoir subi les frais quand nous étions enfants ou adolescents, même à différentes échelles. Quand je lis des témoignages comme celui de Noémya, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance que cela n’ait pas duré autant d’années, car la souffrance intérieure est tellement destructrice, peu importe le temps subi.

Noémya a su se relever, devenir forte, plus forte que beaucoup d’autres. Elle s’en sort aujourd’hui avec de vrais projets, et continue à être porte-parole de cette cause vitale pour nos enfants.

Concernant le livre en lui-même, il est très bien construit, très intéressant, et devrait être mis entre les mains de tous les parents, les personnes du corps enseignant… Je pensais toutefois que l’auteure insisterait encore plus sur ces années de douleur.  Il y a la moitié du livre qui en parle, et l’autre moitié qui raconte ses années après le harcèlement, des recherches sur ces harceleuses, ses tentatives d’études, ses rencontres professionnelles, ses tournages pour des émissions…

Autrefois enfants, aujourd’hui parents, nous devons faire très attention à cet environnement malsain qui se crée dès le plus jeune âge. Moi-même ayant subi de diverses façons, mais sans harcèlement poussé, je me dois de surveiller le comportement de mes enfants, qu’ils soient dominateurs ou dominés. Ces années sont tellement précieuses pour leur développement…

Merci aux Editions Hachette de m’avoir permis de découvrir ce témoignage. Je souhaite à Noémya Grohan réussite dans tout ce qu’elle souhaite entreprendre, en espérant qu’elle se sentira totalement reconstruite à l’intérieur un jour…



Mapuche de Caryl Férey

560 pages
30 janvier 2014
Folio


Jana est Mapuche, fille d un peuple indigène longtemps tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne.

Rubén Calderon aussi est un rescapé, un des rares «subversifs » à être sorti vivant des geôles clandestines de l'École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune soeur, durant la dictature militaire.
Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la Place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature, et leurs tortionnaires...
Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Puis un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d'un travesti, « Luz », qui tapinait sur les docks avec « Paula », la seule amie de la sculptrice. De son côté, Rubén enquête au sujet de la disparition d une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d un des hommes d affaires les plus influents du pays. Malgré la politique des Droits de l'Homme appliquée depuis dix ans, les spectres des bourreaux rôdent toujours en Argentine. Eux et l'ombre des carabiniers qui ont expulsé la communauté de Jana de leurs terres ancestrales...



Je tiens tout d’abord à remercier les Editions Folio de m’avoir permis de découvrir cet auteur.

Jana, jeune mapuche en proie à de dures souffrances, demande à un détective, Rubén Calderón, d’enquêter sur le meurtre de son amie travestie, Luz. Mais elle est loin de se douter que cet homme n’est pas comme les « autres », ceux qui profitent de son corps. Elle va réussir, bien que difficilement, à aller de l’avant en participant aux recherches de cet homme différent.

Rubén, écorché de la vie, ayant perdu son père et sa sœur d’une façon atroce, cherche à faire sa propre justice dans l’enfer argentin. Sa rencontre avec Jana va lui permettre de trouver un nouveau souffle à son existence.

Caryl Férey nous enfonce dans l’Argentine choquée par les années de dictature. Il dépeint avec grand intérêt les faits de cette époque. On sera donc très impressionné par les recherches et la documentation qui remplissent une bonne partie du roman. Pour ma part, ce fut légèrement trop. J’ai parfois décroché. Mais se repérer historiquement, connaître des faits importants doit être le lot de bon nombre de lecteurs.

Je n’avais rien lu de cet auteur. J’avais été prévenue d’un style très particulier, cru, parfois violent, et je ne peux que confirmer. Des tournures de phrases sont très « spéciales », elles se veulent imagées, mais parfois j’ai trouvé que les qualificatifs employés rendaient les scènes confuses, mal exprimées. Je n’ai pas totalement adhéré à ce style, certaines scènes se voulant très décrites, très intimes, m’ont plutôt paru comme un essai très discutable, controversé.

Néanmoins, j’ai beaucoup apprécié l’histoire et tous les faits qui s’y développent. On est entraîné dans une action permanente, sans temps mort. Chaque personnage rencontré nous est présenté. A nous de nous faire notre opinion sur chacun d’eux. Tout est amené pour que le lecteur soit à l’affût, et n’ait pas envie de poser sa lecture. C’est pour dire, j’ai lu les 549 pages en cinq jours…

Bizarrement, en fermant ce livre, j’ai comme un sentiment de petite déception. Je m’attendais peut-être à autre chose. J’ai aimé mais il me manquait ce truc qui me rend extatique en tournant la dernière page. Je pense réitérer l’expérience avec l’auteur en lisant Zulu car l’on me l’avait annoncé comme « meilleur roman de l’auteur à ce jour ».


vendredi 7 mars 2014

Après de Erich Maria Remarque

400 pages
30 janvier 2014
Folio


L’auteur de À l’Ouest rien de nouveau a peint, avec Après , la fresque la plus tragique et la plus poignante de l’Allemagne après la guerre de 14-18, des premiers jours de la défaite aux derniers jours de la révolution spartakiste. La déroute, l’émeute, la faim, le doute, Erich Maria Remarque les évoque avec une âpre sincérité, une violence vengeresse. Son livre est généreux et humain. C’est un document et un acte de foi. 


Je n’ai peut-être pas commencé par le bon livre (Après est la suite de A l’ouest rien de nouveau) mais cela ne m’a pas perturbée. Après raconte le retour des soldats après la Première Guerre Mondiale. Je n’ai jusqu’ici lu que des récits sur l’époque 39-45. Mais ce roman s’apparente à n’importe quelle guerre au final. Rien de réellement propre à la guerre de 14-18 n’est relaté dans cet écrit.

E.M. Remarque nous dévoile tout ce que l’on aurait pensé sans réellement se l’avouer, et même plus que ça. L’impact d’une guerre sur un être humain, apprendre à tuer le soi-disant « ennemi » sans devoir se poser de question, ôter la vie à une personne qui doit combattre car elle en a reçu l’ordre, le retirer à toute sa famille… Et répéter ce geste encore et encore. Avoir une vision de la mort totalement défigurée, rester constamment sur le qui-vive, appréhender l’ennemi, les bombes, les grenades… Tout ceci affectera les soldats jusqu’à la fin de leur propre vie.

Un retour parmi les siens, cela ne sera pas suffisant. Il faudrait retirer toutes ces atrocités de leur mémoire. Mais cela les poursuivra toujours, à n’importe quel moment. Ils se sentiront oppressés, menacés à chaque coin de rue, alors qu’il n’en est rien. Ils en rêveront toutes les nuits. Ils ne sauront plus retrouver leurs marques d’avant-guerre, devront réapprendre à courtiser une femme sans être agressif…

La quatrième de couverture veut tout dire… Un des soldats va commettre l’irréparable aux yeux de la loi : tuer une personne de son plein gré. Et ce soldat ne manquera pas de faire remarquer qu’il a eu le même geste au front, et contrairement à cette accusation, les soldats qu’il a tués ne lui avaient rien fait… Et c’est pour cette quatrième de couverture que j’ai voulu lire ce livre. C’est un récit poignant, vraiment très important. Il faut que l’on sache ce que ces hommes ont réellement ressenti. Se l’imaginer, c’est tellement abstrait. Le lire, c’est tout de même mieux…

Un immense merci aux Editions Folio de m’avoir fait découvrir cet auteur et cet écrit. Je vais sans nul doute très vite me procurer A l’ouest rien de nouveau.

dimanche 2 mars 2014

Mange, prie, aime d'Elizabeth Gilbert

512 pages
13 mai 2009
Le Livre du Poche


A trente et un ans, Elizabeth Gilbert possède tout ce dont une Américaine ambitieuse peut rêver : un mari dévoué, une belle maison, une carrière prometteuse. Elle devrait nager dans le bonheur, pourtant elle est rongée par l'angoisse, le doute, l'insatisfaction... S'ensuivent un divorce, une dépression et une liaison désastreuse qui la laissent exsangue et encore plus désemparée. Elle décide de tout plaquer pour partir seule à travers le monde. À elle de se construire la vie qu'elle s'est choisie ! En Italie, elle goûte aux délices de la dolce vita et prend les "douze kilos les plus heureux de sa vie", en Inde, ashram et rigueur ascétique l'aident à discipliner son esprit (lever à 4 heures du matin, méditation et nettoyage des sols !) et en Indonésie, elle cherche à réconcilier son corps et son âme pour trouver l'équilibre qu'on appelle le bonheur... Elizabeth Gilbert nous invite à un voyage vers l'inconnu joyeux et émouvant, libéré des mascarades et faux-semblants. À travers une mosaïque d'émotions et d'expériences culturelles, elle a su conquérir le cœur de millions de lectrices qui ont aimé pleurer et rire avec elle. Et qui rêvent de changer de vie, elles aussi...


Réussir à prendre sa vie en main de cette façon, je dis « chapeau ». On n’aurait pas tous le cran de chercher à recadrer sa vie. Du moins on n’irait pas aussi loin et on le ferait de différentes manières. Donc bravo à Elizabeth Gilbert de s’être prise en main aussi bien, et d’avoir réussi à se créer une vie plus en phase avec ce dont elle rêvait. Mais ce livre est une bible pour certains lecteurs, et un pavé pour d’autres.

Pour se lancer dedans, il faut d’emblée aimer ce qui touche à la religion, à la psychologie, à la méditation. Car le voyage que l’on s’apprête à faire ne sera pas de tout repos. On peut trouver beaucoup de réponses à nos questions au fil des pages, tout comme ce fut pour l’auteure, mais on peut aussi être très vite lassé par la longueur des faits, des voyages, des découvertes… Car il faut tout de même avouer qu’il ne se passe pas grand-chose durant ces 500 pages. Ce sont beaucoup de questionnements sur la vie de l’auteure, comme réagir, gérer ses émotions, découvrir la spiritualité, apprivoiser la méditation… Au bout de 100 pages, cela devient long. Passé le voyage en Italie, on a beau se dire « ouf », les longueurs seront présentes encore après.

Avoir une bonne centaine de pages de lecture en moins aurait été plus appréciable. Beaucoup de choses n’étaient pas vitales, et des répétitions s’installent un peu trop souvent. Les problèmes de la vie d’Elizabeth Gilbert sont tournés dans tous les sens, mais cela n’était pas forcément indispensable.

J’ai personnellement eu du mal avec ce livre. Trop long, trop difficile à digérer, et pourtant j’apprécie généralement ces domaines. J’aime beaucoup les films sur le bouddhisme par exemple. Mais ce fut mon premier livre de ce style, et c’était intéressant mais long et fatigant.

Je ne doute pas que l’histoire d’Elizabeth Gilbert aidera encore et toujours beaucoup de lecteurs. S’il est souvent qualifié de « bible » ce n’est pas pour rien. Pour ma part, je réitérerai sûrement l’expérience du sujet mais avec un tout autre auteur, c’est certain.