400 pages
30 janvier 2014
Folio
L’auteur de À l’Ouest rien de nouveau a peint, avec Après , la fresque la plus tragique et la plus poignante de l’Allemagne après la guerre de 14-18, des premiers jours de la défaite aux derniers jours de la révolution spartakiste. La déroute, l’émeute, la faim, le doute, Erich Maria Remarque les évoque avec une âpre sincérité, une violence vengeresse. Son livre est généreux et humain. C’est un document et un acte de foi.
Je n’ai peut-être pas commencé par le bon
livre (Après est la suite de A l’ouest rien de nouveau) mais cela ne
m’a pas perturbée. Après raconte le
retour des soldats après la Première Guerre Mondiale. Je n’ai jusqu’ici lu que
des récits sur l’époque 39-45. Mais ce roman s’apparente à n’importe quelle
guerre au final. Rien de réellement propre à la guerre de 14-18 n’est relaté
dans cet écrit.
E.M. Remarque nous dévoile tout ce que l’on
aurait pensé sans réellement se l’avouer, et même plus que ça. L’impact d’une
guerre sur un être humain, apprendre à tuer le soi-disant « ennemi »
sans devoir se poser de question, ôter la vie à une personne qui doit combattre
car elle en a reçu l’ordre, le retirer à toute sa famille… Et répéter ce geste
encore et encore. Avoir une vision de la mort totalement défigurée, rester
constamment sur le qui-vive, appréhender l’ennemi, les bombes, les grenades…
Tout ceci affectera les soldats jusqu’à la fin de leur propre vie.
Un retour parmi les siens, cela ne sera
pas suffisant. Il faudrait retirer toutes ces atrocités de leur mémoire. Mais
cela les poursuivra toujours, à n’importe quel moment. Ils se sentiront
oppressés, menacés à chaque coin de rue, alors qu’il n’en est rien. Ils en
rêveront toutes les nuits. Ils ne sauront plus retrouver leurs marques d’avant-guerre,
devront réapprendre à courtiser une femme sans être agressif…
La quatrième de couverture veut tout dire…
Un des soldats va commettre l’irréparable aux yeux de la loi : tuer une
personne de son plein gré. Et ce soldat ne manquera pas de faire remarquer qu’il
a eu le même geste au front, et contrairement à cette accusation, les soldats
qu’il a tués ne lui avaient rien fait… Et c’est pour cette quatrième de
couverture que j’ai voulu lire ce livre. C’est un récit poignant, vraiment très
important. Il faut que l’on sache ce que ces hommes ont réellement ressenti. Se
l’imaginer, c’est tellement abstrait. Le lire, c’est tout de même mieux…
Un immense merci aux Editions Folio de m’avoir fait découvrir cet auteur et cet écrit. Je vais sans nul doute très vite me procurer A l’ouest rien de nouveau.
Une jolie chronique qui donne envie de découvrir ce roman. Merci
RépondreSupprimerMerci à toi :)
Supprimer