mardi 28 octobre 2014

Fais-le pour maman de François-Xavier Dillard

 
283 pages
13 mars 2014
Fleuve Noir


Au début des années 70, Sébastien, 7 ans, vit seul avec sa mère et sa sœur adolescente, Valérie. Leur mère arrive tant bien que mal à joindre les deux bouts, malgré ses deux emplois qui lui prennent tout son temps et toute son énergie. Une dispute de trop avec sa fille qui dégénère, et c’est le drame familial. Valérie survivra à ses blessures mais la police ne croit pas à la version de la mère accusant son petit garçon d'avoir blessé sa soeur. La mère prendra 5 ans de prison. Des années plus tard, et grâce à ses parents adoptifs, Sébastien mène une vie « normale », alors que sa sœur vit dans un institut spécialisé et que sa mère n’est jamais reparue après sa sortie de prison. Sébastien est devenu un père et un médecin exemplaires. Jusqu'à de mystérieux décès d’enfants parmi ses patients et avec eux, le retour funeste des voix du passé...




C'est un véritable roman coup de cœur ! Je n'ai eu aucune peine à me lancer dans cette aventure, et tout ce que l'on s'imagine devient de plus en plus tordu au fur et à mesure des pages !

Sébastien, notre héros, est sorti d'une enfance perturbée. Il a subi de forts traumatismes quand il était petit, avec sa mère et sa sœur. Il a réussi à s'en sortir tant bien que mal et a embrassé la carrière de médecin. Son chemin finit par croiser celui de Claire, une commissaire fraîchement arrivée dans sa ville. Mais nous aurons toute l'histoire qui va tourner autour de ce fameux drame, alors qu'il n'avait que 7 ans. Quand il a dû avouer à la police qu'il avait poignardé sa sœur. Et qu'il en est arrivé à changer de position en se libérant d'un gros poids... dire qu'en réalité c'était sa mère qui avait produit le geste... "fais-le pour maman"...

Ce livre est rempli de cruauté, de mélancolie, de tristesse, d'angoisse, et le tout est mené tambour battant. Il n'y a aucun temps mort et c'est justement ce qui fait toute l'efficacité et le rythme de l'histoire. J'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire, les différents personnages, et je mets un point d'honneur sur la fin. J'en rêve encore...

Bravo à Mr Dillard. C'est très bien écrit et le cœur du lecteur n'est en rien épargné. Et maintenant j'ai grande envie de me lancer tête baissée dans son précédent roman !



Ce livre fait l'objet d'une lecture commune avec ma partenaire de blog.
L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => Fais-le pour maman


http://lesevasionsdekreen.blogspot.fr/p/ma-partenaire-de.html

mercredi 15 octobre 2014

De si jolies ruines de Jess Walter

455 pages
21 août 2014
Fleuve Editions


Avril 1962. La jeune actrice Dee Moray accoste dans le village de Porto Vergogna, en Italie, une douzaine de maisons blotties dans les replis d'une falaise. Elle est accueillie par le propriétaire de l'unique hôtel-pension, un homme au grand coeur et aux rêves de grandeur, ébloui par la beauté de cette starlette fraîchement débarquée du tournage mouvementé de Cléopâtre. Arrivent bientôt dans son sillage le légendaire Richard Burton et un jeune loup de la production.
Puis entrent dans la danse un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, névrosé et alcoolique, une assistante de production idéaliste, un chanteur- compositeur en perdition... Des êtres aux prises avec les bonheurs, les drames, les surprises, les désillusions et les hasards de la vie. Tous ont des rêves auxquels ils se cramponnent, et ils ont beau venir d'horizons différents, leurs destins vont se croiser inexorablement, même si tous l'ignorent encore...



Je trouve que ce livre est bien construit. Jess Walter nous entraîne dans le monde artistique avec différents protagonistes. Il tisse même son roman autour de l'histoire entre Richard Burton et Elizabeth Taylor. Pour les lecteurs qui les ont connus à cette époque, c'est très attrayant ! D'autant plus qu'on ne se sent pas abandonné dans quelque chose de fade. Tout y est pour intriguer et tenir le lecteur par le bout du nez.
Nous sommes partagés entre des moments des années 60 et plus récents, entre l'Italie et les Etats-Unis. Nous faisons la rencontre d'un aubergiste nommé Pasquale Tursi et d'une actrice, Dee Moray, mise de côté de façon peu conventionnelle. Ce sont mes personnages préférés. Ils apportent une profondeur dans ce roman qui ne laisse pas indifférent. A ceux-là vont s'ajouter un producteur cinématographique et son assistante, qui viennent pimenter le tout.
Ce livre est en effet bien construit avec ses allers-retours passé/présent, j'ai apprécié l'histoire et la tournure qu'elle prend. Mais je n'ai rien ressenti de particulier en le terminant. J'ai fermé le livre et eu envie de passer à autre chose. C'est tout. Même s'il fait plus de 450 pages. Je qualifierai ce livre d'intéressant, si  l'on aime le cinéma (car il prend une très grande place dans l'histoire) mais pas inoubliable...




vendredi 10 octobre 2014

Sauf quand on les aime de Frédérique Martin

221 pages
14 août 2014
Editions Belfond


Claire, Juliette et Kader ont un peu plus de vingt ans, et la vie les a déjà malmenés. Dans un contexte peu accueillant, ils se sont adoptés et ont fabriqué ensemble une nouvelle famille. L'arrivée de l'indomptable Tisha et les tourments enflammés de monsieur Bréhel vont tout bousculer. De Toulouse à Tunis, pris entre amour et amitié, ils se frôlent et se heurtent, mais tentent à tout prix de préserver leur tendresse et leur solidarité.
Jusqu'au jour où la violence leur impose la mesure du réel.

Sauf quand on les aime ébauche le portrait d'une jeunesse silencieuse qui peine à se mettre au monde. Une jeunesse meurtrie en quête de liberté et d'avenir, confrontée au défi d'aimer.


D'emblée, je n'ai pu faire autrement que de comparer ce roman à Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda. C'est l'histoire de 4 jeunes avec leurs problèmes. 3 d'entre eux vivent en colocation (c'est un peu ce qui m'a donné envie de lire ce livre à la base) et la quatrième va être repêchée à la suite d'une agression dans un métro. C'est d'ailleurs cette scène qui commence le roman. Et cela donne une certaine accroche car on peut difficilement rester insensible à un tel moment d'appel à l'aide.

Ici, on entre dans le vif de la vie de chaque protagoniste, en y ajoutant un voisin retraité qui n'a d'yeux que pour une de ses voisines, qui n'a encore rien remarqué. Ca sent bon l'amour, l'amitié, la douceur. La solidarité est de mise, et l'on passe un bon moment de lecture jusqu'au coup de massue que nous, lecteurs, allons prendre. Et malheureusement, le drame qui s'y passe n'est pas un cas isolé, et cela montre toute la violence à laquelle tout homme peut être confronté chaque jour, à n'importe quel moment.

C'est une lecture agréable, même si l'on se rend compte qu'avoir un peu plus de temps pour mieux connaître les personnages aurait été bienvenu. Comme dans le roman d'Anna Gavalda. On avait le temps de savourer la vie avec eux.


L'expédition tome 1 - Le lion de Nubie de Marcelo Frusin et Richard Marazano

56 pages
2 février 2012
Editions Dargaud


Peu après la conquête de l'Égypte, une centurie romaine découvre une embarcation à la dérive. À bord, le cadavre d'un homme noir portant des documents dans une langue inconnue, et de bijoux en métaux rares et des pierres précieuses, dont l'ouvrage magnifique évoque l'existence d une civilisation riche et puissante. Le centurion Caïus Bracca ne pouvant pas monter d'expédition officielle, il organise la désertion de dix hommes et les envoie, sous les ordres de Marcus Livius, à la recherche de cette civilisation inconnue de Rome. Seuls trois d'entre eux parviendront effectivement aux portes de ce royaume fabuleux, et Marcus Livius sera le seul à en revenir pour raconter leur incroyable aventure.


J'aime beaucoup les BD mais malheureusement elles ont tendance à ne pas faire le poids par rapport à ma pile de romans à lire... Mais j'ai réussi à trouver de l'engouement pour celle-ci car je trouvais la couverture très belle et l'histoire m'intéressait beaucoup !
L'Egypte et La Rome Antique sont au centre de ce premier volume, et cela contribue à la réalisation de dessins très esthétiques et soignés, qui m'ont tout de suite attiré l'oeil. Et, au sortir de cette lecture, autant je trouve que l'histoire met du temps à se mettre en place (heureusement qu'il y a plusieurs tomes), autant j'ai été captivée par la beauté des dessins. C'est tout à fait le style que j'aime, mes yeux se sont donc régalés !
L'histoire se met donc doucement en place mais offre un début d'intrigue qui donne envie d'en savoir plus. J'espère juste que la suite aura plus de consistance. Je sais déjà que je vais me la procurer !


Jamais deux sans toi de Jojo Moyes




416 pages
24 octobre 2014 
Editions Milady



La vie de Jess est un désastre. Son mari a disparu de la circulation, son fils revient du collège couvert de bleus, et elle n’a pas les moyens de payer à sa fille, petit génie des maths, l’école prestigieuse qui la promettrait à un brillant avenir. Alors qu’elle finit par se faire à l’idée que sa vie n’est qu’une somme de galères, la chance lui sourit enfin.
La chance, ou plutôt le millionnaire dont Jess entretient la maison de campagne. Accusé de délit d’initié, Ed est en mauvaise posture : il risque d’être ruiné et envoyé en prison si son procès tourne mal. Soucieux de s’acheter une conduite, il se propose de venir en aide à Jess. Que va donner l’addition de leurs petits et grands désastres individuels?

Une histoire d’amour aussi bouleversante qu’inattendue mettant en scène la rencontre improbable de deux êtres en perdition.


Je remercie Babelio et les Editions Milady de m'avoir permis de lire ce roman.

J'ai découvert Jojo Moyes avec Avant toi et depuis cette lecture je n'avais pas eu le temps de me pencher sur un de ses précédents romans. Jamais deux sans toi m'a permis de renforcer mon avis et d'apprécier le changement de décor. J'avais un peu peur de retrouver un peu trop de son précédent roman, mais j'ai été agréablement surprise du résultat.

Jess possède une vie et une famille assez atypique, mais il est tout de même facile de s'identifier à l'un d'eux. Les problèmes de notre quotidien sont traités durant les 495 pages, mettant tout de même en avant la vie précaire que connaissent beaucoup pendant que d'autres ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. C'est une belle romance, avec de vraies valeurs humaines, des petites remises en place, mettant en scène un homme aisé menacé de tout perdre et une femme se battant pour faire vivre sa famille le plus humainement possible, en essayant de ne pas se perdre ni de se laisser prendre par un quotidien fatigant, voire affligeant.

J'ai beaucoup aimé cette histoire, toute simple certes, mais qui ne m'a pas faire ressentir des choses désagréables comme pour Avant toi qui m'avait tout de même beaucoup plu. Ici, il suffit de se laisser emporter par l'histoire comme dans un road-movie, et d'en savourer les petits instants qui rendent les personnages humains et attachants.

J'ai aimé tous les personnages développés ici, que ce soit Jess, Tanzie, Nicky ou Ed. Ils ont chacun leur caractère, leur histoire, leur valeur et cela donne un excellent mélange.

La seule chose à laquelle je n'ai pas réussi à me faire, c'est le nom donné en haut de chaque chapitre. J'ai eu beau faire attention à chaque fois, je trouve que cela ne sert strictement à rien de noter le nom d'un personnage par rapport à la narration qui suit.

Mais j'ai passé un excellent moment et c'est sans conteste que je me lancerai dans un autre roman de l'auteur avec grand plaisir.

Contrecoups de Nathan Filer

350 pages
28 août 2014
Editions Michel Lafon


" Je vais vous raconter ce qui s'est passé, parce que ce sera un bon moyen de vous présenter mon frère. Il s'appelle Simon. Je pense que vous allez l'aimer. Vraiment. Mais dans quelques pages il sera mort. Et il n'a plus jamais été le même après ça. " Matthew a 19 ans, et c'est un jeune homme hanté. Hanté par la mort de son grand frère, lors de vacances à la mer, dix ans auparavant. Hanté par la culpabilité. Hanté par la voix de Simon qu'il entend partout, tout le temps : dans le bruissement des feuilles des arbres, dans le crépitement des bougies d'anniversaire, dans le murmure de la marée... Dernier lien qui l'unit au frère disparu pour Matthew ; " hallucinations de commande ", disent les médecins. Matthew a 19 ans et il souffre de schizophrénie, une maladie qui " ressemble à un serpent ". Pour comprendre son passé et s'en libérer enfin, Matthew écrit, dessine, jette ses pensées sur le papier, tente de remonter le fil du temps. Il raconte l'enfance étouffée par la perte, la douleur silencieuse de ses parents ; l'adolescence ingrate brouillée par les nuages de marijuana ; la lente descente dans la folie, l'internement... Mais aussi, avec un humour mordant, le quotidien parfois absurde et toujours répétitif de l'hôpital psychiatrique – " Je vis une vie faite de copiés-collés ", les soignants débordés mais qui font de leur mieux, l'ennui abyssal : " il n'y a littéralement rien à faire "... Et le combat sans cesse renouvelé pour apprivoiser la maladie, et trouver enfin sa place dans le monde. Bouleversant, tourmenté, souvent drôle, Contrecoup est avant tout baigné d'une profonde humanité. C'est un roman déchirant, tendre et courageux, porté par une voix absolument unique.


Voilà un bel exercice que nous offre l'auteur. Nous entrons dans la peau et l'âme d'un pauvre jeune schizophrène. La façon d'écrire de Nathan Filler est rudement travaillée, tout est amené selon le bon vouloir des souvenirs du narrateur et permet au lecteur de ne pas vouloir en rater une miette !

J'ai profondément aimé et été touchée par cette histoire, par les émotions qui ressorte de Matthew, notre malade. Après avoir perdu son frère, il ne cessera de se reprocher sa mort, mais tout ne lui revient que par bribes et selon les bons vouloirs de sa mémoire perturbée. Il voit sa mère totalement anéantie, encore et encore. Son personnage est très travaillé, on ressent l'expérience de l'auteur face à cette écriture périlleuse. Son petit frère, raconté par lui-même du début à la fin, ne peut qu'émouvoir le lecteur.

Le livre a une longueur tout à fait convenable, il n'était pas la peine d'en ajouter. Il est très complet et addictif. Il m'a vraiment beaucoup plu. Contrecoups est un très beau livre sur un sujet difficile et il me donne l'envie de suivre l'auteur.