640 pages
15 mai 2014
Pocket
Je m'appelle Raphaël, j'ai passé quatorze ans de ma vie derrière les barreaux. Avec mon frère, William, nous venons de dérober trente millions d'euros de bijoux. Ç'aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang. Deux morts, un blessé grave. Le blessé, c'est mon frère. Alors, je dois chercher une planque sûre où il pourra reprendre des forces. Je m'appelle Sandra. Je suis morte, il y a longtemps, dans une chambre sordide. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour-là... Je croyais avoir trouvé le refuge idéal. Je viens de mettre les pieds en enfer. Quelque chose qui marche et qui parle à ma place. Et son sourire est le plus abominable qui soit...
Ce livre est mon premier de l'auteure. Je l'ai lu dans des conditions
particulières. On me l'a offert comme livre mystère. Pour ceux qui ne
connaissent pas ce principe, c'est offrir à quelqu'un de défini un livre
recouvert qui cachera tout l'extérieur du livre et les pages intérieures comme
le titre, les remerciements... Pour qu'à la fin, il ne reste plus que le texte
en lui-même à la découverte du lecteur.
Le fait d'avoir découvert l'histoire au fur et à mesure, sans rien
savoir de l'auteur, du genre, et du résumé, c'est très déstabilisant. Et
lorsque l'on entre dans pareil huis clos, cela devient une lecture éprouvante,
étouffante.
J'admets que Karine Giebel a une écriture très prenante, propre à
elle. J'ai remarqué une différence avec l'écriture masculine dans les thrillers
que j'ai pu lire. C'est ce qui me donne envie de lire un autre roman de cette
auteure. Car j'avoue que le fond de Purgatoire
des innocents m'aurait fait plutôt un effet repoussant s'il n'avait pas été
aussi bien écrit.
Quatre malfrats font leur meilleur casse. Mais celui-ci se déroule mal
et plusieurs personnes sont blessées. Dont William, le jeune frère, qui est
blessé mais ne peut pas être soigné à l'hôpital. Situation d'urgence, l'équipe
se réfugie chez une vétérinaire, Sandra.
En parallèle, nous découvrons un homme qui cherche à enlever une
adolescente pour l'ajouter à son tableau de chasse. Dur de comprendre le lien avec
le reste... Mais au bout d'un tiers du bouquin, cela se décante. Et c'est ce
que je reproche à ce roman. Le premier tiers est lourd, redondant, et on se
demande où l'auteure veut en venir. Puis survient LE fait. Et la tournure que
prennent les choses redonnent un souffle à la lecture et donne envie de
prolonger alors qu'on hésitait à abandonner.
Mais le problème, c'est que j'ai eu l'impression d'agoniser pendant
près de 500 pages. Car ce livre de 640 pages regorge d'éléments qui peuvent
facilement donner la nausée. Et c'est le sentiment que j'ai eu en voulant lire
100 pages en une seule journée. J'ai vu défiler sadisme, carnage, viol,
sévices, et l'on terminera même par du cannibalisme. C'est assez éprouvant
(encore plus quand on ne sait rien à l'avance, comme ce fut mon cas). Et bien
que j'ai apprécié la trame de l'histoire, bien ingénieuse ma foi, je n'ai pas
pu comprendre pourquoi tant de scènes aussi poussives, au-delà des limites que
l'on se fixerait en lecture. C'est du gore, du pur, et je ne savais pas que
Karine Giebel écrivait ce style-là.
Alors, je ne suis pas une sainte non plus, j'ai déjà lu des livres de
ce style, mais pourquoi l'étendre sur 600 pages ? On se sent enfermé dans ce
huit-clos à étouffer, à agoniser avec les séquestrés. C'est très dur à
apprécier. 300 pages en totalité m'aurait amplement convenu.
Je critique ce point-là, mais j'ai tout de même (en faisant
abstraction de tout ça) beaucoup aimé cette lecture, ça aurait même pu frôler
le coup de cœur. Car sur les 30 dernières pages, je me suis étonnée lorsque
j'ai senti les larmes couler sur mes joues. J'étais tellement prise par ce
final que je n'ai pas vu l'émotion arriver. Et cela m'a bien fait réfléchir sur
le contenu global de l'opus.
En bref, ne pas commencer les œuvres de Karine Giebel avec ce livre,
elle en a sûrement écrit de moins horribles, et je suis moi-même certaine que
je vais savourer d'autres de ces romans !
J'ai très envie de découvrir ce livre. J'ai lu Satan était un ange de la même auteure (que je te conseille) et j'avais adoré.
RépondreSupprimerJe crois que Satan... n'est pas un de ses meilleurs. On me parle beaucoup de Meurtres pour rédemption, mais il fait presque 1000 pages ! Je ne sais pas si je réussirai à l'intercaler dans mon planning un jour !
SupprimerMême si il est glauque et met mal à l'aise, je le lirai un de ces jours :)
RépondreSupprimerBrrrrrrrrrrrr je pourrai te passer le mien alors si ça te dit. Tu es courageuse !
SupprimerJ'entends beaucoup parler de cette auteure. Je lirai peut-être un de ses romans mais je ne commencerai pas par celui-ci ! :)
RépondreSupprimerTu as bien raison ;)
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