560 pages
30 janvier 2014
Folio
Jana est Mapuche, fille d un peuple indigène longtemps tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne.
Rubén Calderon aussi est un rescapé, un des rares «subversifs » à être sorti vivant des geôles clandestines de l'École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune soeur, durant la dictature militaire.
Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la Place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature, et leurs tortionnaires...
Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Puis un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d'un travesti, « Luz », qui tapinait sur les docks avec « Paula », la seule amie de la sculptrice. De son côté, Rubén enquête au sujet de la disparition d une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d un des hommes d affaires les plus influents du pays. Malgré la politique des Droits de l'Homme appliquée depuis dix ans, les spectres des bourreaux rôdent toujours en Argentine. Eux et l'ombre des carabiniers qui ont expulsé la communauté de Jana de leurs terres ancestrales...
Je tiens
tout d’abord à remercier les Editions Folio de m’avoir permis de découvrir cet
auteur.
Jana, jeune
mapuche en proie à de dures souffrances, demande à un détective, Rubén
Calderón, d’enquêter sur le meurtre de son amie travestie, Luz. Mais elle est
loin de se douter que cet homme n’est pas comme les « autres », ceux
qui profitent de son corps. Elle va réussir, bien que difficilement, à aller de
l’avant en participant aux recherches de cet homme différent.
Rubén,
écorché de la vie, ayant perdu son père et sa sœur d’une façon atroce, cherche
à faire sa propre justice dans l’enfer argentin. Sa rencontre avec Jana va lui
permettre de trouver un nouveau souffle à son existence.
Caryl Férey
nous enfonce dans l’Argentine choquée par les années de dictature. Il dépeint
avec grand intérêt les faits de cette époque. On sera donc très impressionné
par les recherches et la documentation qui remplissent une bonne partie du
roman. Pour ma part, ce fut légèrement trop. J’ai parfois décroché. Mais se
repérer historiquement, connaître des faits importants doit être le lot de bon
nombre de lecteurs.
Je n’avais
rien lu de cet auteur. J’avais été prévenue d’un style très particulier, cru, parfois
violent, et je ne peux que confirmer. Des tournures de phrases sont très
« spéciales », elles se veulent imagées, mais parfois j’ai trouvé que
les qualificatifs employés rendaient les scènes confuses, mal exprimées. Je
n’ai pas totalement adhéré à ce style, certaines scènes se voulant très
décrites, très intimes, m’ont plutôt paru comme un essai très discutable,
controversé.
Néanmoins,
j’ai beaucoup apprécié l’histoire et tous les faits qui s’y développent. On est
entraîné dans une action permanente, sans temps mort. Chaque personnage
rencontré nous est présenté. A nous de nous faire notre opinion sur chacun
d’eux. Tout est amené pour que le lecteur soit à l’affût, et n’ait pas envie de
poser sa lecture. C’est pour dire, j’ai lu les 549 pages en cinq jours…
Bizarrement, en fermant ce livre, j’ai comme un sentiment de petite déception. Je m’attendais peut-être à autre chose. J’ai aimé mais il me manquait ce truc qui me rend extatique en tournant la dernière page. Je pense réitérer l’expérience avec l’auteur en lisant Zulu car l’on me l’avait annoncé comme « meilleur roman de l’auteur à ce jour ».
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