mercredi 19 août 2015

Popcorn Melody d'Emilie de Turckheim

200 pages
20 août 2015
Héloïse d'Ormesson


" Dans la vie, un certain niveau de manque est une bénédiction. " Tom Elliott, la trentaine, est propriétaire de la dernière supérette de Shellawick, un bled paumé du Midwest, frappé par l'alcoolisme et le chômage, situé au milieu d'un désert de cailloux noirs infesté de mouches. 50% des habitants de Shellawick se tuent à la tâche dans l'usine de popcorn du groupe Buffalos Rocks, magnat industriel qui domine toute la région. Depuis des années, la bourgade se meurt et les commerces de Shellawick ferment les uns après les autres. Mais le coup fatal est porté par l'ouverture d'un immense supermarché ultramoderne juste en face du commerce de Tom. La descente aux enfers commence... Derrière les personnages burlesques, l'improbable décor et ses deux magasins, symboles de deux rapports totalement opposés à la consommation, à la vie, au besoin et à la satiété Popcorn Melody jette un regard comique sur notre société capitaliste et pointe du doigt l'anéantissement de la culture et des populations amérindiennes. Avec son univers déjanté et sa plume ô combien ciselée, Émilie de Turckheim donne un coup de pied bien placé dans notre confortable fourmilière.


Cette histoire a un ton, un degré de dérision. C'est assez cocasse, et c'est ce qui fait son charme. Notre narrateur, Tom, est assez particulier. Il refuse de mettre la clé sous la porte de son supermarché alors qu'il ne cherche pas à rivaliser avec le nouveau magasin qui fait fureur en face de chez lui. Non seulement il ne le cherche pas, mais en plus il choisit précisément ce qu'il veut comme produits à vendre dans ses rayons. Autrement dit, presque rien ! Les habitués du commerce de Tom ont d'autant plus envie de déserter et arrêter de râler qu'ils n'hésitent pas à laisser tomber leur ami sans aucun scrupule à l'ouverture de ce magnifique endroit ou tout le monde trouvera son bonheur. Tom nous raconte ses souvenirs autour de cet achèvement, les histoires avec sa famille, ses connaissances, et c'est avec grand plaisir que j'ai découvert toutes ces petites anecdotes dotées d'un humour parfois simplement drôle, parfois noir.

Tom est vraiment un homme à part. Je l'aurais peut-être détesté dans la vie. Là on ne sait trop quoi penser de lui... En tout cas, Emilie de Turckheim a réussi un joli tableau avec la vie burlesque des habitants de Shellawick ! C'est un humour décalé et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. 

2 commentaires:

  1. J'ai "Un joli mois de mai" de cette auteure dans ma PAL. Il serait peut-être temps que je l'en sorte ;)

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    1. Je viens de lire des avis et il a l'air pas mal du tout !

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