336 pages
14 novembre 2013
Fleuve Noir
Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans…
Même si j'ai eu quelques réserves sur le premier opus, il y a une
nette différence entre le premier roman et la suite qu'est Après la fin. Hormis le fait que tous deux travaillent la
psychologie des personnages, et ce d'une manière bien approfondie, le reste est
inégal. Derrière la haine énonçait
une intrigue à rebondissements, même si ces rebondissements sont généralement
prévisibles, là où Après la fin
résume une suite limite simpliste. Alors, oui Tiphaine est toujours aussi
folle, oui son mari reste de connivence, mais Milo est totalement inexistant et
insignifiant dans cette suite alors qu'il pourrait relancer quelque chose de
palpitant. Cela contribue à ma déception. Barbara Abel amorce pourtant une
histoire avec la fille de la nouvelle voisine, mais tout cela ne sert à rien
dans le fond de l'histoire. Milo n'a aucune contenance, bien qu'on le fasse
parler dans quelques chapitres. On saura juste qu'il ne souhaite pas aimer les
gens parce qu'il se sent responsable des morts autour de lui, morts qu'il avait
profondément aimés avant cela.
Nora, la nouvelle voisine, nous fait placer beaucoup d'espoirs en
elle, on espère qu'elle va être de taille à plusieurs confrontations avec
Tiphaine, mais le livre est trop court pour qu'il se passe grand-chose. Il y a
beaucoup trop de réflexions comparé aux actions, cela crée comme un
déséquilibre qui peut facilement lasser. Ici, l'appellation "thriller
psychologique" prend tout son sens car tout est misé sur les pensées de
chacun.
Je trouve tellement dommage que l'auteure ait (délibérément ?) écrit une suite qui ne donne pas de suspense, aucun fil à retordre au lecteur, tout étant linéaire et sans surprise, à notre grand désarroi. J'ai souvent eu les yeux qui se fermaient, luttant désespérément pour suivre ce qu'il se passait. Malgré mon avis mitigé pour Derrière la haine, les idées étaient bonnes, parfois maladroitement mises en scène, mais il y avait matière à réfléchir et à être surpris de la tournure que prenaient les choses.
Lecture en binôme avec Marie de Mes Mots Passants, découvrez son avis ici.
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