124 pages
5 janvier 2009
J'ai lu
Laure, dix-neuf ans, est anorexique au dernier degré. Elle entre à l’hôpital au service de nutrition. Hospitalisée pendant trois mois, elle oscille entre angoisse et volonté de s’en sortir, pour finalement accepter de perdre le contrôle sur la seule chose de sa vie qu’elle maîtrise : son poids. Dans un style remarquable de sobriété, Delphine de Vigan dresse le portrait de ce combat pour la survie.
Jours sans faim est de ces
livres à mettre dans toutes les mains. Je me souviens encore de "Piégée, mémoires d'une anorexique"
de Marya Hornbacher, lu en 2003, et qui m'a marquée à jamais. L'anorexie est
une maladie installée par le mental. Elle est basée sur un mal-être, une envie
de disparaître de la surface de la terre, mais au lieu d'avoir recours au
suicide, trop horrible et radical, se laisser mourir de faim peut devenir une
idée pour se faire accepter tout d'abord par le monde extérieur et les idées préconçues
par la mode, puis de vouloir attirer l'attention pour une chose ou une autre.
Cela résulte souvent aussi d'un traumatisme familial. L'enfant ne trouvera que
ce moyen pour se faire remarquer de sa famille, et s'effacer physiquement
malgré l'envie de montrer sa détresse.
Delphine de Vigan a choisi dans ce roman de nous plonger uniquement
dans la phase "traitement de la maladie" et d'en montrer les
difficultés. L'hôpital est le centre du roman car tout ce qui s'y passe pour
sauver la vie de Laure est écrit. Il y a
quelques explications sur l'environnement humain de Laure, notre adolescente
anorexique ici (en réalité l'auteure elle-même, bien que ce livre soit noté
comme "roman" et non "témoignage"), qui l'a précipitée dans
cette envie de disparaître. Les mots sont incisifs, très justes. Ce n'est pas
forcément LE livre de référence car il ne parle pas de tout
"avant-pendant-après" mais il explique profondément les sentiments
que suscite la maladie. A lire, rien que pour s'informer.
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