lundi 26 août 2013

Une enfance de Jésus de J.M. Coetzee

377 pages
22 août 2013
Editions Seuil


Le jeune David et Simón, son protecteur, sont arrivés – on ne sait d’où – par bateau au camp de Belstar, où ils ont été reconditionnés afin de s’intégrer dans leur nouveau pays : nouveaux noms, nouvelles dates de naissance (âge de 5 ans attribué à David, 45 à Simón), mémoire lavée de tous souvenirs, apprentissage rapide de l’espagnol, langue du pays. Puis ils ont traversé le désert et ont atterri au Centre d’accueil de Novilla, où les services publics leur allouent un logement – sans loyer – ainsi que maints services gratuits, et l’aident à trouver un emploi de docker. David ayant perdu en mer la lettre qui expliquait sa filiation, Simón se fait le serment de lui trouver une mère que son intuition seule désignera. Inés, une trentenaire, est l’élue. Elle accapare l’enfant, dont elle fait sa chose et le soustrait au système éducatif, par la fuite vers encore une autre vie.
Coetzee s’intéresse-t-il au traitement utopique des réfugiés dans un système bureaucratique efficace et une société purgée de passion ? Aux rapports pédagogiques et tendres entre le gardien Simón et sa charge, David, enfant précoce, parfois cabochard ? Aux effets de l’ignorance dans laquelle se trouve un enfant qui ne connaît pas ses parents biologiques ? Autant de questions qui restent sans réponse, qui en amènent de nouvelles comme dans un cycle éternel.


A partir du moment où on lit les premières lignes, on entre dans la vie torturée et pourtant simple de Simón et David. Et on apprécie, on admire, on aime tout. Les situations, la tristesse que l’auteur nous fait éprouver,  et l’espoir, toujours l’espoir. Simón s’est donné pour but de retrouver la mère du petit David, et ce sera en suivant son intuition, purement et simplement. Il jettera son dévolu sur Inés, alors que rien ne prouve qu’elle soit réellement sa mère biologique. Mais là, je vous raconte qu’une pièce du puzzle, parce que je n’ai pas envie de dire plus que ce que dévoile déjà le résumé…

Les personnages principaux sont vraiment attachants. Simón peine beaucoup avec le petit David et sa nouvelle vie, et ça m’a profondément touchée. David est jeté dans une vie qu’il ne voudrait pas forcément, avec une femme qu’il jure ne pas être sa vraie mère, avec un passé que personne ne connaît, et le sujet qui va venir le tourmenter se l’apprentissage scolaire. L’abord du thème de l’éducation ici m’a beaucoup plu, et cela donne une autre dimension à l’histoire. Cela l’humanise encore plus.

Tout m’a plu dans ce roman. La situation précaire, l’arrivée des deux personnages qui ne se connaissaient pas avant mais qui vont faire route ensemble, l’imposition d’une mère à un enfant pour le bien de son équilibre, les autres protagonistes, la fin… même si j’en aurais aimé une autre…

Ce livre est un vrai coup de cœur. Car j’aime ces livres plein de sentiments divers, qui vous gonflent le cœur à bloc. De la joie, de la tristesse, avec un enfant… Tout ce que j’aime !

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