lundi 2 septembre 2013

L'enfant de l'amour de Sheila Kohler

272 pages
29 août 2013
Quai Voltaire



Rien ne ressemble plus à une riche Blanche oisive qu'une autre riche Blanche oisive. Sous le vernis de la très haute société sud-africaine de la fin des années 1950, pourtant, certaines transportent d'inavouables secrets. Parmi elles, Bill, femme mûre et mûrie par la vie, ancien garçon manqué d'une famille d'artisans hissé à la tête d'une des plus grosses fortunes du pays après son mariage avec un homme tyrannique. À la mort de celui-ci, le notaire de la famille presse Bill de choisir ses héritiers. À qui doit-elle léguer son patrimoine ? À ses deux fils si sérieux ? À ses frères et soeurs avides et jaloux de son bien ? Au vieux cuisinier zoulou qui a vu grandir ses enfants ? À la fidèle gouvernante qui connaît tout de son secret ? Au fil de ces interrogations Bill déroule l'histoire de sa vie, depuis la fatale année de 1926 où son père lui interdit d'aimer celui qui restera à jamais l'homme de sa vie, ce jeune Juif aux boucles rousses, jusqu'au sulfureux triangle amoureux qui la mena à un mariage opulent. Avec, au milieu, un souvenir obsédant : l'enfer d'une jeune fille enfermée neuf mois durant pour protéger toute une famille de l'infamie. De la barbarie du puritanisme chrétien aux dérives de l'aristocratie blanche dans un pays à l'aube de l'Apartheid, L'enfant de l'Amour raconte comment une femme peut être victime de son temps.



Bill est une femme qui a vécu des drames plus que de belles histoires. Elle raconte ici sa vie passée, ses souvenirs, lorsqu’elle était à l’aube de ses 18 ans, puis de ses 28 ans, en 1925 et 1935, en Afrique du Sud. Beaucoup de choses remonteront malgré elle à la surface en 1956, quand son exécuteur testamentaire, Mr Parks, lui demandera expressément de rédiger le papier qui désignera les héritiers de sa fortune. S’ensuit alors une longue réflexion qu’elle fera seule, lui révélant l’envie de se raconter un peu à ses 2 jeunes garçons trop éloignés d’elle, pour se rendre un peu plus humaine à leurs yeux. Elle regrettera très fortement de ne pas les avoir couvés plus, les ayant laissés partir dans un pensionnat à leur demande, alors qu’ils étaient encore très jeunes. Elle est très attachée à eux, mais elle a aussi 2 sœurs et un frère, et elle ne souhaite pas les mettre de côté. Reviendront en mémoire sa rencontre avec l’amour de sa vie, Isaac, puis celle d’Helen dix ans plus tard. Toutes ces personnes influeront dans ses choix, dans sa vie, et feront ce qu’elle est devenue.

Tout au long de ma lecture, j’ai, sans le vouloir, repensé au roman « La couleur des sentiments » lu un an plus tôt. Non pas qu’il lui ressemble, mais la mise en place de l’histoire est à la même période, et en Afrique du Sud. L’histoire est très vite lue, entre trois et quatre heures, et cela rajoute un réel plaisir car il est possible de caler ce livre un après-midi sans être dérangé, et d’en apprécier que mieux le contenu.

Ce roman fut pour moi un vrai coup de cœur. L’histoire est prenante, touchante, la narration envoûtante… Je lisais Sheila Kohler pour la première fois, maintenant j’ai envie de la connaître avec ses autres romans. J’ai profondément aimé le personnage de Bill, qui m’a émue plus d’une fois. Les femmes à cette époque enduraient bien plus que de nos jours… Les mœurs ont tellement évolué depuis !

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